Les nommés du Prix Marcel-Duchamp 2024 ont été annoncés le 10 janvier au soir chez Artcurial, partenaire de ce Prix consacré à la scène française de l’art contemporain, et organisé par l’Adiaf, l’Association pour la diffusion internationale de l’art français. Il s’agit d’Abdelkader Benchamma, Gaëlle Choisne, Angela Detanico & Rafael Lain et enfin Noémie Goudal.
Né à Mazamet (Tarn) en 1975, Abdelkader Benchamma a étudié les beaux-arts à Montpellier puis à l’école nationale supérieure des beaux-arts de Paris. C’est dans le champ du dessin qu’il s’est fait connaître, en particulier en 2005 lors d’une exposition à la galerie du jour agnès b., à Paris. Dix ans plus tard, sa carrière prend une dimension plus internationale quand le Drawing Center de New York lui commande une installation murale qui restera en place une année durant. L’année suivante, en 2015, il inaugurera une œuvre cette fois pérenne à la Cité des sciences et de l’industrie, à La Villette, à Paris, en association avec le commissaire Gaël Charbau. Toujours avec ce dernier, il participe dans la capitale à la Nuit blanche en 2018 au Collège des Bernardins. S’inspirant notamment des formes géologiques, l’artiste fait exploser les frontières du dessin dans des installations immersives déployées sur les murs et parfois au plafond, comme au musée régional d’art contemporain Occitanie / Pyrénées-Méditerranée à Sérignan en 2020, ou deux ans plus tard à la Collection Lambert à Avignon. Il est représenté par la Galerie Templon.
Lauréate du Prix AWARE 2021, Gaëlle Choisne, née à Cherbourg, en 1985, et diplômée des Beaux-Arts de Lyon, a récemment exposé en duo avec l’Américaine Lorna Simpson dans le cadre du mentorat de Reiffers Art Initiatives à l’Acacias Art Center à Paris pendant la foire Paris + par Art Basel en octobre 2023. Son travail a été présenté en France au musée d’Art moderne de Paris, au MO.CO à Montpellier, au musée des beaux-arts de Lyon, à Bétonsalon à Paris. Mais également à l’étranger, où elle a montré des œuvres aussi bien à la Biennale de Sharjah qu’au CAFA Museum de Pékin ou au musée Pera à Istanbul. Polyvalent, son travail explore en particulier à travers des installations complexes ses racines multiples – une mère haïtienne, un père breton… – ou plus globalement les vestiges du colonialisme. Elle est représentée par la galerie Air de Paris.
Le couple d’artistes brésiliens (résidant en France) Angela Detanico & Rafael Lain, nés respectivement en 1973 et en 1974, examinent entre autres le rôle du langage au sein de la société, mais aussi la notion de temps. « Empreints de sémiologie, leurs travaux puisent leur source dans l’univers du graphisme et de la communication, dont ils détournent les codes avec subtilité », commentait en 2008 le Jeu de Paume, qui accueillait alors une exposition du duo. Après avoir représenté le Brésil à la Biennale de Venise en 2007, le couple de plasticiens a été invité par de nombreuses institutions dans le monde entier, séjournant entre autres à la Villa Kujoyama, à Kyoto au Japon. Ils ont participé à la Triennale d’Echigo-Tsumari au Japon en 2006, et leurs œuvres ont été exposées depuis au Musée Zadkine à Paris en 2007 ou au Kyoto Art Center en 2013. Ils sont représentés par la Galerie Martine Aboucaya.
Enfin, si Abdelkader Benchamma fait exploser le cadre du dessin, Noémie Goudal, née en 1984, repousse quant à elle les frontières de la photo, jouant avec la rétine du spectateur dans de savantes installations-performances où elle recourt largement à la photo et à la vidéo. Titulaire d’un master en photographie du Royal College of Art de Londres, elle s’intéresse notamment aux climats anciens, recomposant des paysages entre fiction et réalité, à l’instar d’Anima, présenté en 2023 au Centre Pompidou. L’année précédente, l’installation avait été montrée à la Collection Lambert à Avignon, en parallèle des Rencontres d’Arles, où l’artiste présentait le projet Phoenix autour de la paléoclimatologie. Depuis, l’artiste a conçu un projet dans le cadre du Grand Paris Express destiné à la gare du Blanc-Mesnil. Elle est représentée par la galerie Edel Assanti à Londres et par Les Filles du Calvaire, à Paris.
Le Centre Pompidou accueillera une exposition des nommés à partir du 1er octobre 2024, tandis que le ou la lauréat(e) sera annoncé le 14 octobre.
Le choix de ces quatre artistes témoigne de la volonté d’une grande diversité tant dans les pratiques que dans les origines multiples, reflet de la société française d’aujourd’hui.