Collection Francis Meyer, la verrerie Art nouveau chez Sotheby’s
Pour Didier Largeault, expert spécialisé en Art nouveau et coauteur de l’ouvrage La collection Francis Meyer et la Villa Elfenau de Bienne, « l’ensemble collecté en quinze ans par Francis Meyer [décédé brutalement en 2022, ndlr] est l’égal des plus grandes collections européennes, comme celle d’Anne-Marie Gillion Crowet aujourd’hui visible au Musée Fin-de-Siècle, à Bruxelles, ou celle de Ferdinand Neess du musée de Wiesbaden en Allemagne. Consacrée à la verrerie Art nouveau et plus particulièrement aux œuvres d’Émile Gallé et des frères Daum, elle reprend toutes les orientations esthétiques du mouvement : le naturalisme, le symbolisme et le japonisme. Elle regroupe enfin des pièces réalisées avec des techniques rares et difficiles comme les décors intercalaires [intercaler un décor peint entre deux couches de verre, ndlr] où les risques de casse sont importants ». La vente s’articule en deux vacations et propose l’intégralité de la collection, soit 229 pièces. Certaines pièces ont été exposées par leurs auteurs à l’Exposition universelle de Paris en 1900, comme ce vase Angélique ou Heracleum ou Grande berce, réalisé par Émile Gallé (est. 60 000-80 000 euros). D’autres encore ont été montrées à l’exposition« Lorraine. Groupe du décor. École de Nancy », au Pavillon de Marsan à Paris, en 1903, tel ce vase Iris, créé en 1897 par Auguste et Antonin Daum (est. 18 000-24 000 euros).
« Collection Francis Meyer, L’âme du verre », mardi 8 et mercredi 9 octobre 2024, Sotheby’s, 76 rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris, www.sothebys.com
Jean Cocteau, Grand chêvre-cou, 1958, épreuve en terre rose, émaux. Courtesy Morand & Morand
La passion pour Jean Cocteau de « Mme L. » chez Morand & Morand
L’acteur Jean Marais ne fut pas le seul amoureux de Jean Cocteau. Madame L. a découvert l’artiste dans les années 1950. Si elle n’a jamais pu rencontrer en personne son idole, elle s’est néanmoins passionnée pour son œuvre. Les dessins et lithographies ont semble-t-il particulièrement attiré son attention. Ils peuvent être réunis dans des ouvrages tels que Gitans et Corrida (est. 400-600 euros) ou Lithographies (est. 1 000-1 200 euros). Citons encore les estampes Les Danseurs (est. 150-200 euros) ou Hommage à Paul Klee (est. 100-150 euros). Les céramiques réalisées par Jean Cocteau sont sans nul doute les pièces majeures de cette vacation. Au nombre de huit, elles ont été acquises auprès de Marie-Madeleine Jolly et Philippe Madeline, fondateurs de l’Atelier Madeline-Jolly. Cocteau rencontre les deux céramistes en 1957 et devient, à 68 ans, leur apprenti. Par la suite, ils vont aider techniquement l’artiste à réaliser ses pièces. Quelque 300 céramiques seront produites en cinq ans, dont Grand chêvre-cou en 1958 (est. 20 000-30 000 euros) ou, selon le catalogue, l’une des céramiques préférées de Picasso, le plat creux Les Trois Yeux de 1958 (est. 6 000-8 000 euros).
« Collection de Madame L. : Passion Cocteau », vendredi 11 octobre 2024, Morand & Morand, vente online, www.drouot-morand.com
Leonetto Cappiello, Porto Pitters, 1928, technique mixte. Courtesy Ader
Les affiches de Leonetto Cappiello chez Ader
S’il n’a pas la notoriété d’Alphonse Mucha, Leonetto Cappiello est pourtant celui qui a propulsé l’affiche publicitaire dans la modernité. 2024 sera sans doute l’année de la redécouverte de cet artiste qui alliait un dessin épuré au service du mouvement et la flamboyance des couleurs. En effet, le Musée d’art et d’histoire Louis Senlecq à L’Ile-Adam (Val-d’Oise) lui a consacré une exposition entre avril et septembre de cette année et la maison Ader disperse, le 10 octobre, à côté de Drouot, une cinquantaine d’affiches. Les œuvres présentées sont le plus souvent des gouaches de grand format (120 x 160 cm) rehaussées au pastel et au fusain et estimées entre 5 000 et 20 000 euros. Les amoureux des Années folles seront sans doute séduits par l’élégance des baigneurs de cette publicité pour La Baule, les Pins, 1926 (est. 15 000-20 000 euros). Les amateurs de spiritueux, quant à eux, pourront enchérir sur l’affiche signée pour le Porto Pitters (est. 12 000-15 000 euros). Les fanatiques de cachou Lajaunie, enfin, tomberont forcément sous le charme de cette jeune fumeuse au cachou (Cachou Lajaunie, est. 12 000-15 000 euros).
« Chefs-d’œuvre de Leonetto Cappiello », jeudi 10 octobre 2024, Ader, salle de la Grange Batelière, 17, rue de la Grange-Batelière, 75009 Paris, www.ader-paris.fr