Créée en 2014 par Nathalie Guiot – auteure, éditrice, commissaire d’expositions, collectionneuse et mécène –, la Fondation Thalie vient d’annoncer la fermeture de son espace bruxellois sous sa forme actuelle, tout en prévoyant de nouveaux développements.
Les centres d’intérêt de l’initiatrice du projet se sont petit à petit déplacés vers un engagement écologique dont on pouvait déjà percevoir l’évolution au travers des rencontres, débats et expositions proposées. Celle aujourd’hui en cours et réalisée à l’occasion des dix ans de la fondation, « Regenerative Futures », ouverte en avril dernier, laissait même plus que transparaître cette évolution. Elle est en effet présentée « comme un dispositif expérimental et prospectif, au croisement de l’art, du design et de l’écologie. Elle trouve son origine dans la mise en œuvre depuis quatre ans de son programme Créateurs Urgence Climat ». Il est en outre précisé que « ce parcours « initiatique » s’articule autour d’une scénographie, à partir de matériaux biosourcés et de techniques de construction écologiques ». La conclusion est limpide, puisqu’il s’agit « d’unir, à travers un geste responsable et symbolique, ces différents éléments de réponse aux questions urgentes à partir de laquelle la Fondation Thalie, non seulement a déterminé ses engagements depuis une décennie, mais construira ses actions pour les années à venir ».
Pour l’équipe de la fondation, cette fermeture ne constitue pas vraiment une surprise et elle a même contribué à l’accompagner. Si l’institution privée ferme physiquement ses portes à la fin du mois d’octobre, ses activités vont se poursuivre, car plusieurs livres sont en préparation, dont un ouvrage bilan - prospectif » des dix ans, ainsi que les podcasts du cycle Créateurs Urgence Climat qui en sont actuellement à plus de 300 000 écoutes.
C’est ce même engagement qui l’a amenée à impulser une innovante chaire Écodesign et Création, en partenariat avec l’École des arts décoratifs de Paris et son directeur Emmanuel Tibloux. « Cela m’a fait découvrir une nouvelle génération de designers, visionnaire et dotée d’une créativité foisonnante », explique-t-elle.
Nathalie Guiot va désormais s’orienter vers des projets qui sont plus de l’ordre de la production et de l’édition. Pour ce faire, une nouvelle entité et une nouvelle équipe ont été mises sur pied : ALEOR Craft & Biodesign, dont les premières réalisations sont prévues pour le printemps prochain. L’objectif de ce collectif – Nathalie Guiot insiste sur l’importance de cette notion – sera de prolonger les démarches actuelles « en explorant des matériaux innovants comme les algues, le mycélium et le cuir d’insecte et en proposant de nouveaux modes d’écoconception alliant habitat et design de solution ». L’avenir de la Fondation à Arles, ouverte en 2023, n’est pas encore défini.
« Regenerative Futures », prolongation jusqu’au 26 octobre 2024, Fondation Thalie, 15 rue Buchholtz, Bruxelles.