Une liste restreinte de cinq équipes d’architectes a été dévoilée dans le cadre du concours pour la rénovation des salles de la « Western Range » du British Museum, à Londres. Ce projet ambitieux prévoit le réaménagement de plus d’un tiers des espaces d’exposition de l’institution.
L’architecte David Chipperfield – de plus en plus souvent choisi par les directeurs de musée – figure sur la liste. Il a déjà conçu l’agrandissement de la Royal Academy of Arts à Londres, qui a été achevé en 2018, et a dessiné l’extension majeure du Kunsthaus Zurich en Suisse, inaugurée en 2020.
L’architecte d’origine libanaise Lina Ghotmeh est également en lice. Son équipe comprend l’artiste Ali Cherri, actif notamment dans les domaines du cinéma, de la sculpture, de l’installation, du dessin, de la peinture, pour explorer les histoires géopolitiques et culturelles. Lina Ghotmeh a conçu le pavillon des Serpentine Galleries à Londres en 2023 et a également été chargée de concevoir un musée d’art contemporain dans la région d’AlUla, dans le nord-ouest de l’Arabie saoudite.
Eric Parry Architects et Jamie Fobert Architects ont présenté une proposition conjointe. Jamie Fobert a également une longue expérience dans le domaine des musées ; il a été le principal architecte du réaménagement majeur de la National Portrait Gallery à Londres, qui a rouvert ses portes l’année dernière, et a conçu le projet qui a doublé l’espace d’exposition de la Tate St Ives, dans les Cornouailles.
Le cabinet OMA, cofondé par l’architecte néerlandais Rem Koolhaas, fait aussi partie des présélectionnés. Il a réalisé un certain nombre de commandes notables pour des espaces d’art, notamment le siège de la Fondation d’Entreprise Galeries Lafayette (Lafayette Anticipation), dans le Marais, à Paris. OMA fait également partie de l’équipe qui doit imaginer la nouvelle extension prévue pour le New Museum à New York.
6a Architects, qui a transformé l’espace à but non lucratif Raven Row dans l’est de Londres et réalisé l’agrandissement de la South London Gallery, figure également parmi les équipes en lice.
Les architectes présélectionnés pour la rénovation des salles de la « Western Range » du British Museum. Courtesy du British Museum
Les candidats présélectionnés participeront à une série d'« exercices de design » au British Museum afin d’évaluer leurs concepts en matière de scénographie d’exposition et de travail avec l’architecture du bâtiment historique. Les projets seront exposés dans la Round Reading Room à partir de décembre ; le nom du lauréat devrait être annoncé au début de l’année 2025.
Une grande partie de l’espace d’exposition du British Museum – englobant la « Western Range » qui abrite actuellement des collections d’antiquités égyptiennes, grecques et romaines – devrait être réaménagée dans le cadre du projet de rénovation. La « Western Range » couvre un tiers de l’espace total des salles du musée, ainsi que les espaces non publics, soit un total de 15 650 mètres carrés.
L’ensemble est constitué des bâtiments d’origine des années 1850 conçus par Robert Smirke, ainsi que d’ajouts ultérieurs telles que les salles 10 et 22. « Tous les bâtiments ont besoin d’être modernisés pour répondre aux normes des constructions contemporaines, et beaucoup d’entre eux contiennent des éléments patrimoniaux très importants », explique le musée dans un communiqué.
Les candidats seront départagés par un jury composé de dix membres, présidé par George Osborne, président du conseil d’administration du musée et ancien membre du parlement britannique. Parmi les autres membres du jury figurent l’architecte irlandaise Yvonne Farrell et Meneesha Kellay, conservatrice en chef du Victoria and Albert Museum. Ils seront rejoints par l’ancien directeur par intérim du British Museum Mark Jones, et du directeur actuel, Nicholas Cullinan.
La rénovation de la « Western Range » fait partie du plan directeur du musée, qui comprend également un nouveau pôle énergétique, destiné à supprimer progressivement l’utilisation des combustibles fossiles et les remplacer par des technologies à faible émission de carbone. Ce projet, financé en partie par le gouvernement britannique, devrait permettre d’économiser 1 700 tonnes de dioxyde de carbone par an, ce qui rendra l’institution plus durable. Au début de l’année, le musée a également ouvert dans le Berkshire un nouveau centre de stockage et de recherche pour un budget de 64 millions de livres sterling (76 millions d’euros), appelé BM_ARC.
Le coût de l’ensemble du plan directeur devrait atteindre des centaines de millions de livres sterling, voire plus d’un milliard. La compagnie pétrolière et gazière BP va apporter 50 millions de livres sterling (59,4 millions d’euros) au cours de la prochaine décennie pour aider à financer ce réaménagement – une démarche qui suscite de nombreuses oppositions. Face à l’origine de ce mécénat, les défenseurs de l’environnement avaient appelé au début de l’année les architectes potentiels à ne pas participer au concours.