Arrivé en France dimanche après-midi, le président chinois Xi Jinping effectue actuellement sa troisième visite d’État dans notre pays. Après avoir été reçu ce lundi matin à l’Élysée par le président de la République Emmanuel Macron, en compagnie de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, il a participé à une cérémonie qui s’est tenue aux Invalides pour célébrer le 60e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la République française et la République populaire de Chine. Cette journée s’achèvera ce soir au Palais de l’Élysée par un dîner d’État auquel participera notamment Yannick Lintz, la présidente du musée national des arts asiatiques-Guimet.
L’institution qu’elle dirige conserve en effet, parmi tant d’autres, une exceptionnelle collection de pièces chinoises. Avant d’organiser une année de la Corée en 2026 et une année de l’Inde en 2028, le musée propose en 2024 une année de la Chine. Cette dernière s’inscrit dans un autre cadre, voulu dès 2019 par Emmanuel Macron et Xi Jinping, l’Année franco-chinoise du tourisme culturel. Cet événement piloté par le ministère de la Culture entend en particulier « renforcer l’attractivité de la France et promouvoir la destination auprès des Chinois, et mettre en valeur le patrimoine culturel matériel et immatériel français, la vitalité de sa scène artistique, de ses industries culturelles et créatives, sa langue et son art de vivre ». Outre des événements en Chine, comme l’exposition « Versailles et la Cité interdite, les échanges entre la France et la Chine au XVIIIe siècle » à Pékin, le programme comporte une exposition collective sur la scène chinoise contemporaine accueillie par le Centre Pompidou d’octobre 2024 à février 2025. Mais la plupart des manifestations se tiendront au musée Guimet, de l’exposition « Au cœur de la couleur. Chefs-d’œuvre de la porcelaine monochrome chinoise (8e-18e siècle) », de juin à septembre 2024, à « L’Or des Ming. Fastes et beautés de la Chine impériale (14e-17e siècle) », de septembre 2024 à janvier 2025.
Le musée de la place d’Iéna a déjà ouvert le bal avec l’invitation faite à Jiang Qiong Er, qui propose sur une grande partie de sa façade extérieure et sa rotonde l’installation monumentale Gardiens du Temps. La créatrice qui a fondé avec le groupe Hermès la marque Shang Xia, a tapissé le bâtiment de tulle rouge, aménageant des niches dans lesquels viennent se loger douze statues en bronze représentant des créatures mythiques imaginées par l’artiste en s’appuyant sur l’intelligence artificielle. Parmi celles-ci figurent l’Authenticité, l’Égalité, la Paix ou la Bienveillance. Jour et nuit, ces personnages hybrides s’animent grâce à un dispositif visuel et sonore. Peut-être que le président chinois pourra découvrir cette œuvre de Jiang Qiong Er lors de la traversée de la capitale par son convoi officiel ? Les touristes et les Parisiens ont, eux, beaucoup plus de temps. L’installation est visible jusqu’au 16 février 2025.