Le pavillon israélien de la Biennale de Venise, qui ouvre aujourd’hui ses portes aux médias, restera fermé au public jusqu’à ce qu’un accord de cessez-le-feu et de libération des otages soit conclu dans la guerre entre Israël et le Hamas, selon l’artiste sélectionnée pour représenter le pays. « Je regrette d’avoir à faire cela, a déclaré Ruth Patir, l’artiste du pavillon, au New York Times, mais je pense que c’est important de le faire ».
Les visiteurs qui espéraient accéder au pavillon israélien lors de l’avant-première « presse » d’aujourd’hui (16 avril 2024) ont été confrontés à un groupe de soldats italiens qui gardaient l’entrée. Une affiche collée sur la baie vitrée du pavillon porte cette inscription : « L’artiste et les commissaires du pavillon israélien ouvriront l’exposition lorsqu’un accord de cessez-le-feu et de libération des otages aura été conclu ».
Ruth Patir ne semble pas avoir informé le gouvernement israélien de sa décision. Son projet, intitulé « (M)otherland », porte sur la maternité contemporaine. Le commissariat du pavillon est assuré par Mira Lapidot et Tamar Margalit.
En septembre 2023, un mois exactement après que le comité de sélection a choisi Ruth Patir pour le pavillon israélien, le Hamas a perpétré des atrocités en Israël, tuant 1 200 personnes et prenant 240 personnes en otage le 7 octobre 2023. Selon le ministère de la Santé contrôlé par le Hamas, plus de 33 000 personnes ont été tuées à Gaza depuis le début de l’intervention de l’armée israélienne dans les territoires palestiniens.
Au début de l’année, des milliers d’artistes et de professionnels de la culture avaient signé une lettre ouverte demandant l’exclusion d’Israël de la Biennale de Venise 2024.
À l’époque, un porte-parole de la Biennale avait déclaré : « En ce qui concerne la participation à l’Exposition internationale d’art des pays présents dans les pavillons des Giardini, de l’Arsenale et de la ville de Venise, la Biennale de Venise tient à préciser que tous les pays reconnus par la République italienne peuvent demander de manière autonome à participer officiellement. Par conséquent, la Biennale ne peut prendre en considération aucune pétition ou appel visant à exclure la participation d’Israël ou de l’Iran à la 60e Exposition internationale d’art ».