Art Paris 2024 accueille 42 nouveaux exposants, soit un renouvellement de presque un tiers. À quoi est-ce dû ?
Il y a d’abord eu un afflux de candidatures de qualité (291 ont été reçues cette année) en raison du succès de la Foire, mais aussi de l’attrait retrouvé pour Paris. Par ailleurs, nous nous sommes fixé l’objectif avec le comité de sélection de renouveler chaque année 30 % des galeries, afin de présenter une édition à chaque fois différente.
Quelles sont les arrivées importantes ou significatives ?
Pour Art Paris 2024, je suis particulièrement heureux de la venue de galeries, qui, selon moi, font la tendance en art contemporain, comme Esther Schipper, Richard Saltoun, Michel Rein, Meessen De Clercq ou encore Peter Kilchmann. Des primo-exposants avec lesquels, pour certains, nous discutions depuis très longtemps. Sans parler du retour d’enseignes comme Poggi ou frank elbaz. Du côté de l’art moderne, nous nous réjouissons également de la première participation d’Antoine Laurentin.
Quelle place est faite aux jeunes enseignes et donc aux talents émergents qu’elles défendent ?
Art Paris soutient – notamment grâce à son secteur Promesses dédié aux jeunes galeries – toute une génération montante d’enseignes, qu’elles soient françaises ou internationales. Cela fait partie de son ADN d’être une foire de découverte. Pour l’Hexagone, nous sommes fiers d’avoir contribué à faire grandir de jeunes galeries talentueuses, comme Pauline Pavec, Clavé Fine Art, ketabi bourdet, H Gallery, Anne-Laure Buffard, Double V, By Lara Sedbon – certaines ont commencé nomades et ont ouvert depuis de très beaux espaces physiques.
Art Paris revendique un ADN majoritairement français, avec 60% d’exposants nationaux, un parcours dédié à la scène locale (coordonné cette année par Éric de Chassey) et, maintenant, un prix. Quel est le rôle de celui-ci ?
Ce nouveau prix, mis en place avec la collaboration de la banque BNP Paribas, généreusement doté de 30000 euros pour l’artiste lauréat et remis par un jury prestigieux, vient appuyer la sélection d’artistes français faite cette année par le commissaire Éric de Chassey sur le thème des « Fragiles utopies». Ce prix, sans distinction d’âge, récompensera le parcours d’un artiste parmi une liste de quinze nommés. C’est un très bel engagement pour le soutien à la scène française, lequel fait partie en effet de l’ADN historique de la Foire depuis sa création en 1999.
La scène française est-elle, selon vous, globalement mieux reconnue qu’il y a quelques années ?
Je ne sais pas si elle est mieux reconnue, mais il y a un indéniable intérêt de l’étranger pour ce qui se passe à Paris en ce moment. En ce qui me concerne, je travaille depuis vingt-quatre ans pour les Foires (Fiac, Paris Photo et maintenant Art Paris) et je n’ai jamais senti autant d’attrait pour Paris. L’installation de grosses enseignes internationales dans la capitale ne peut qu’amplifier la visibilité de la scène hexagonale, nombre de ces galeries cherchant à représenter des artistes français pour mieux s’enraciner dans l’écosystème parisien.
Peut-on dire qu’il y a un report de certaines galeries non acceptées par Paris+ par Art Basel vers Art Paris ?
La vocation de Paris+ est d’être très internationale, tandis qu’Art Paris revendique un ancrage plus régional. Nous sommes une alternative complémentaire, avec une formule et une personnalité propres qui séduisent de plus en plus de galeries, même celles qui vont à Paris+.
Qu’est-ce que le visiteur et le collectionneur – émérite ou débutant – viennent chercher à Art Paris ?
Certainement des œuvres que l’on ne voit pas ailleurs, des découvertes à des prix accessibles, un regard prospectif sur des tendances comme l’Arts & Crafts cette année… Nous sommes avant tout une foire de passion et non de spéculation.
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Art Paris Art Fair, 4-7 avril 2024, Grand Palais Éphémère, Champ-de-Mars, place Joffre, 75007 Paris.