Laura Huertas Millán succède à Louisa Babari, lauréate du prix Nouveau Regard 2023. Parmi les artistes femmes nommées cette année figuraient aussi Malala Andrialavidrazana, Basma al-Sharif et Charwei Tsai. Grâce au mécénat de la Maison Chanel, et en partenariat avec la Villa Albertine et la A.I.R. Gallery, l’artiste lauréate va bénéficier d’une résidence à New York et d’une aide pour des publications, des expositions et la production sur le long terme. Cette 8e édition récompense une artiste en milieu de carrière. La distinction souhaite compenser le manque de parité des prix dans l’art contemporain.
Artiste, cinéaste et écrivaine colombienne basée en France, Laura Huertas Millán (née en 1983) est titulaire d’un doctorat de l’université PSL (programme SACRe) suivi au sein du Sensory Ethnography Lab de l’université d’Harvard. Des expositions individuelles de l’artiste ont été présentées au MASP à São Paulo, à la Maison des Arts de Malakoff et au musée d’art moderne de Medellín. Récompensés lors du festival du film de Locarno, au FID-Marseille, à Doclisboa et à Videobrasil, ses films ont été projetés au Centre Pompidou, au Jeu de Paume (tous deux à Paris), au Guggenheim Museum de New York, à Times Art Center Berlin. Laura Huertas Millán a également participé à la Biennale de Liverpool, à la FRONT Triennial à Cleveland et à la Biennale de Sharjah.
Parallèlement à cette annonce, AWARE récompense cette année Katerina Thomadaki, lauréate du prix d’honneur pour son œuvre commune avec Maria Klonaris. Katerina Thomadaki a étudié les lettres et la philosophie à Athènes, ville dans laquelle Maria Klonaris a fait ses études à l’École nationale supérieure des beaux-arts. Dès le début, leur travail se présente sous la forme de films, de photographies, d’installations, de performances, de sons et d’écriture. Installées en France en 1975, elles poursuivent leur formation artistique entre art, théâtre, cinéma et théorie esthétique. Elles réalisent leurs premiers films expérimentaux avec une caméra Super 8 dès les années 1970-1980. Engagées dans la promotion de la « vision d’une féminité radicale », elles « tentent de dépasser l’antinomie du féminin et du masculin, en cherchant "une harmonie entre les traits" des deux genres ». Ce prix d’honneur, attribué à des artistes femmes justifiant de plus de 40 ans de carrière, s’accompagne d’une dotation de 10 000 euros grâce au soutien du ministère de la Culture.