Un Brueghel redécouvert chez Daguerre
C’est une histoire qui fait rêver : la réapparition d’un tableau, d’une sculpture ou d’un objet d’exception pendant la visite d’une maison ou d’un appartement. C’est bien une découverte de cet ordre qu’a vécue Malo de Lussac, commissaire-priseur de la maison de ventes Daguerre. « Lors d’un inventaire banal, soudain le propriétaire s’exclame, dans le salon : « Tenez, voilà le faux Brueghel, il est dans la famille depuis les années 1900 ! ». Il me désigne un tableau qu’il pense être une copie du XIXe siècle du peintre Pierre Brueghel le jeune. En m’approchant, j’ai aussitôt été touché par la qualité de la peinture, la richesse de la scène, la foule incroyable de détails ».L’intuition du jeune commissaire-priseur le pousse à faire examiner la toile par des experts, d’abord parisiens, puis par le Dr Klaus Ertz, spécialiste de l’œuvre du peintre. Celui-ci l’authentifie formellement et date même le tableau d’avant 1617. La belle histoire continue puisque les propriétaires décident de faire confiance à l’étude pour la vente. Outre sa valeur picturale, ce tableau est le second exemplaire connu dans ce format (112 x 184 cm). Un argument de plus qui devrait faire vibrer les collectionneurs du monde entier.
«Une sélection – Dessins, tableaux et autographes», mardi 28 mars 2023, 14h30, Daguerre, Hôtel Drouot, 9, rue Drouot, 75009 Paris.
Un énigmatique tableau de Giorgio de Chirico chez Digard Auction
Énigmatique. « Si un mot caractérise parfaitement ce tableau, c’est bien celui-là. » Robin Barth, expert en art contemporain pour Digard Auction, résume en ces termes l’étrange inquiétude qui se dégage de La muse inquietanti, série de peintures initiées en 1917 et que le peintre Giorgio de Chirico (1880-1978) réinterprétera toute sa vie. Les obsessions de l’artiste sont présentes dans cette toile peinte en 1950 : les mannequins semblent habités, les éléments architecturaux déserts, les lignes de fuite définies par les ombres… Une inquiétude, diffuse, inexplicable, émane de la scène. Celle-ci est truffée d’éléments qui la rendent singulière : « De petits détails anodins au premier regard frappent l’esprit, souligne l’expert, le cube en bas à droite est orienté à gauche et il est complété d’un second plus petit. Ces éléments en plus de la composition extraordinaire de la toile en font une œuvre vraiment unique ».
«Tableaux modernes et contemporains», mardi 28 mars 2023, 14h30, Digard Auction, Hôtel Drouot, 9, rue Drouot, 75009 Paris.
Un rare dessin d’Arshile Gorky
Un dessin particulièrement rare et important sera présenté le même jour, mardi 28 mars 2023, dans la même salle, toujours chez Digard Auction : une composition abstraite de l’artiste américano-arménien Arshile Gorky (1904-1948). Ce travail au crayon et graphite sur papier, dont les couleurs sont restées particulièrement vives, a été réalisé en 1943. « C’est l’année de l’abstraction pour Gorky, précise Romain Barth, une période particulièrement recherchée par les collectionneurs. On voit passer sur le marché environ dix pièces du peintre par an, mais quasiment jamais en France. Acquise vers 1950 par un artiste surréaliste américain et resté dans la famille depuis, cette pièce a été exposée au Whitney Museum à New York et au Centre Pompidou à Paris ». Une rareté qui devrait susciter une belle bataille d’enchères entre acheteurs privés et institutions.
«Tableaux modernes et contemporains», mardi 28 mars 2023, 14h30, Digard Auction, Hôtel Drouot, 9, rue Drouot, 75009 Paris.