Dévolue aux artistes femmes, l’association AWARE organise vendredi 17 février une rencontre avec les artistes iraniennes Bahar Majdzadeh, Neda Razavipour et Golnaz Payani. Réalisé en collaboration avec Zamân Books & Curating, cet événement se déroulera au sein de la Villa Vassilieff à Paris, siège de l’association, où seront aussi diffusés des films d’artistes iraniennes.
La rencontre portera sur les thèmes de la mémoire, de l’absence et du corps, centraux dans les travaux des trois artistes, contraintes de quitter leur pays natal et conduites à vivre en Europe.
Originaire de Téhéran et installée à Paris depuis 2009, Golnaz Payani a obtenu la nationalité française en 2017. Elle explore dans son travail une grande diversité de médiums (vidéos, films, travaux sur tissus, installations céramiques…) autour des thèmes de la disparition, de la trace et de la perception. Forcée à porter le voile dès l’âge de 15 ans, elle évoque l’oubli et la difficulté à définir son identité, notamment à travers la broderie et l’altération de ses motifs.
Neda Razavipour, quant à elle, a étudié en France et vécu en Suisse. Elle aborde le thème de la fragilité grâce à des installations à l’équilibre précaire. Son œuvre interroge la disparition de la mémoire collective, face à un gouvernement extrémiste prêt à en éliminer toutes les traces. Ainsi, elle lie les tentatives de déstabilisations de masse du gouvernement iranien à la vie quotidienne du peuple, en particulier des femmes, aux cours de performances comme Oscillation (2014), répétition rituelle ponctuée de vaisselle brisée. Une performance qu’elle a réitérée dans le cadre de la foire Asia Now à Paris en octobre 2022.
Enfin, Bahar Majdzadeh est enseignante chercheuse à l’université Aix-Marseille, et utilise l’image comme moyen de reconstituer une mémoire collective et d’affronter des traumatismes sur lesquels il est encore difficile de poser des mots en Iran. Elle a notamment travaillé autour de photographies du cimetière de Khavaran, situé près de Téhéran, où sont enterrés plusieurs centaines d’opposants politiques assassinés par le régime dans les années 1980.