« Ramsès et l’or des pharaons »
Du 7 avril au 6 septembre, Grande Halle de la Villette, Paris
L’Égypte fascine, les pharaons font recette. Forte du succès phénoménal de l’exposition « Toutânkhamon », en 2019, qui a accueilli 1,4 million de visiteurs, la Villette consacre un nouveau « blockbuster » annoncé à Ramsès II, grand bâtisseur et figure bien connue du grand public. Si sa tombe dans la Vallée des rois fut pillée dès l’Antiquité, l’exposition réunit 181 pièces originales témoignant de son règne de 66 ans (de 1279 à 1213 av. J.-C.) – certaines exposées pour la première fois hors d’Égypte. Sarcophages, masques royaux en or, momies, bijoux somptueux et dispositifs scénographiques spectaculaires promettent cette fois encore d’attirer les foules.
« Giovanni Bellini – Influences croisées »
Du 3 mars au 17 juillet, Musée Jacquemart-André, Paris
Le génial peintre italien de la Renaissance, qui eut pour élèves Giorgione et Titien, est considéré comme le précurseur de l’école vénitienne. En une cinquantaine d’œuvres issues de collections publiques et privées européennes, l’exposition retracera l’évolution et les influences de Giovanni Bellini (vers 1430-1516), fils de Jacopo Bellini, frère de Gentile Bellini et dont le beau-frère n’était autre qu’Andrea Mantegna. L’ensemble ambitionne de montrer comment son vocabulaire pictural s’est renouvelé tout au long de sa carrière. Influencé par le goût flamand, l’artiste perfectionna la technique de la peinture à l’huile, n’ayant de cesse de réinventer son style en puisant dans l’art byzantin et du nord de l’Europe.
« Naples à Paris – le Louvre invite le musée de Capodimonte »
Du 7 juin 2023 au 8 janvier 2024, Musée du Louvre, Paris
Fermé pour rénovation, le musée napolitain confie quelques-uns de ses trésors à l’institution parisienne, parmi lesquels la Crucifixion (vers 1426) de Masaccio, Antea (1524-1527) de Parmigianino, Danaé (1544-1545) de Titien ou encore La Flagellation du Christ du Caravage. En tout, ce ne sont pas moins d’une soixantaine de chefs-d’œuvre qui seront exposés dans trois lieux différents du Louvre. Dans la Grande Galerie, dialogueront 33 tableaux de Capodimonte avec les collections du musée parisien. La salle de la Chapelle mettra en lumière la diversité des collections napolitaines réunies essentiellement par les Farnèse et les Bourbons. Enfin, la salle de l’Horloge accueillera des cartons autographes, Groupe de soldats par Michel-Ange et Moïse devant le buisson ardent par Raphaël, ainsi que d’autres exécutés dans l’entourage immédiat des deux maîtres, exposés en regard de ceux de Raphaël ou de ses élèves conservés au Louvre.
« Germaine Richier »
Du 1er mars au 12 juin, Centre Pompidou, Paris
Le Centre Pompidou orchestre la redécouverte de Germaine Richier, première sculptrice exposée au musée national d’art moderne en 1956. Cette rétrospective rassemble près de 200 œuvres – sculptures, gravures, dessins – de pair avec le musée Fabre de Montpellier, qui accueille le second volet de cette double exposition hommage. Disparue précocement en 1959, Germaine Richier est considérée « dans l’histoire de la sculpture moderne, comme un chaînon entre Rodin et le premier César », affirme Ariane Coulondre, commissaire de l’exposition. Le parcours retrace son évolution formelle dans un ordre chronologique, à travers les grands thèmes qui ont nourri sa pratique, de l’humain à l’animal, forgeant après-guerre de nouvelles représentations. Un juste retour pour cette grande artiste un peu oubliée, contemporaine de Giacometti.
« Basquiat x Warhol – À quatre mains »
Du 5 avril au 28 août, Fondation Louis-Vuitton, Paris
En 1982, le galeriste suisse Bruno Bischofberger provoque la rencontre entre Andy Warhol, pape du pop en quête d’un nouveau souffle, et la comète Jean-Michel Basquiat, alors au faîte de sa gloire. De leur collaboration naîtra une centaine de tableaux à quatre mains, dans une fascination réciproque, avant la rupture trois ans plus tard, le jeune prodige en sursis – il meurt d’une overdose en 1988 – se sentant vampirisé par le maître. La Fondation Louis-Vuitton présentera ce printemps un large pan de cette production commune des deux artistes new-yorkais, représentés à l’époque sur une affiche en gants de boxe. Complices ou rivaux sur le ring de la création ?
« Vermeer »
Du 10 février au 4 juin, Rijksmuseum, Amsterdam
Le Rijksmuseum a réussi l’exploit de réunir 28 des 37 tableaux de Johannes Vermeer. Mais comment l’exposition d’Amsterdam sera-t-elle présentée ? L’accrochage sera globalement chronologique, depuis les premières peintures de Vermeer, au milieu des années 1650, jusqu’à ses dernières œuvres, achevées peu avant sa mort en 1675. Cette chronologie stricte sera toutefois rompue de temps à autre, pour mettre l’accent sur les thèmes abordés par l’artiste.
Gregor Weber, le co-commissaire de l’exposition, entend mettre l’accent sur « le jeu des représentations introverties et extraverties » des personnages dans ses tableaux. Dans certaines toiles, Vermeer suggère subtilement des interactions avec d’autres personnes extérieures aux peintures en introduisant « des fenêtres, des lettres, des invitations à jouer de la musique », mais d’autres compositions se concentrent sur des personnages méditatifs, dans un état de contemplation « dans l’isolement ».
La dernière grande rétrospective « Vermeer » remonte à 1995-1996, à Washington et à La Haye. L’exposition d’Amsterdam présentera donc son œuvre à une nouvelle génération. Au cours des dernières années, les technologies de pointe ont permis d’affiner les recherches sur ses tableaux et permettent de mieux comprendre la façon dont ces derniers ont été réalisés (ces informations seront principalement présentées dans le catalogue).
Les visiteurs qui souhaiteront en savoir plus sur l’artiste pourront également se rendre à Delft (située à environ 50 kilomètres d’Amsterdam) pour découvrir la ville natale de Vermeer, où son musée municipal, le Prinsenhof, présentera une exposition contextuelle, « Vermeer’s Delft » (10 février-4 juin).
« Les Rossetti »
Du 6 avril au 24 septembre, Tate Britain, Londres
La Tate Britain va se pencher sur les visions lumineuses de Dante Gabriel Rossetti et de ses frères préraphaélites, en se concentrant pour la première fois sur cette famille et ses relations complexes avec des créateurs tels que Jane et William Morris. Environ 90 œuvres de Dante Gabriel Rossetti seront exposées dans le cadre de la toute première rétrospective de l’artiste à la Tate, qui possède plusieurs de ses tableaux les plus célèbres, dont The Annonciation (1849-1850), Beata Beatrix (1864-1870) et Proserpine (1874). Ce dernier devrait côtoyer The Blessed Damozel (1879) et Mnémosyne (1881) dans une reconstitution du triptyque exposé dans le salon du premier collectionneur de Rossetti, Frederick Leyland. La sœur de Dante, Christina, célèbre auteur de Goblin Market et In the Bleak Midwinter, ainsi que modèle de The Annonciation, sera présente par des enregistrements de ses poèmes. Un autre frère, William, a écrit le manifeste original de la Fraternité préraphaélite.
Mais le véritable coup de maître de la Tate sera la première exposition de l’ensemble des œuvres de la décennie d’Elizabeth Siddal, célèbre pour avoir servi de modèle à Ophelia (1851-1852) de John Everett Millais et à une série de tableaux de Dante Gabriel Rossetti, qu’elle devait épouser par la suite. Elizabeth Siddal a commencé à peindre dans les années 1850 puis, parrainée par le critique John Ruskin, a poursuivi jusqu’à sa mort en 1862. Sa production n’est pas pléthorique – environ 30 œuvres – mais elle promet d’être fascinante à découvrir dans son ensemble.
« Michel-Ange »
Du 15 septembre 2023 au 7 janvier 2024, Albertina, Vienne
Le musée de l’Albertina à Vienne présente une fois tous les dix ans sa célèbre collection de dessins de Michel-Ange. En septembre, neuf de ces treize dessins constitueront les pièces centrales d’une exposition sur le grand maître de la Renaissance. Avec quelque 170 œuvres, « Michelangelo and the Consequences » retracera l’influence de l’artiste sur le dessin et la définition de la beauté au cours des 500 dernières années. Des œuvres telles que le jeune nu masculin assis de Michel-Ange et deux études d’armes (1510-1511), avec son torse massif, seront confrontées à des nus masculins d’artistes tels que le maniériste néerlandais Hendrick Goltzius, représenté par Hercule, sa grande gravure de 1589.
L’Albertina s’appuiera sur ses collections de dessins et d’estampes de maîtres anciens de renommée mondiale pour montrer l’immense influence de Michel-Ange aux XVIe et XVIIe siècles. Les commissaires incluront un certain nombre de dessins clés de Raphaël, Rubens et Dürer. Plus proche de nous, Egon Schiele, dans son brutal dessin en couleur de 1910, Nu grimaçant (autoportrait), nous rappelle avec force les apports et les pertes pour l’art consécutifs à l’abandon par les artistes de l’anatomie idéalisée prônée par Michel-Ange. Dans son nu masculin debout de 1503, le dos, les fesses et les cuisses semblent issus d’une statue qui prend vie. Ce dessin, qui a fait autrefois partie de la collection de Rubens, porte des traces de la main de l’artiste anversois.
L’exposition présentera également l’une des rares œuvres graphiques de Michel-Ange représentant fidèlement le corps féminin, Études d’un nu féminin assis (vers 1530-1536), que les commissaires accompagneront de nus féminins de Rembrandt, Dürer et d’Hans Baldung Grien, contemporain germanique de Michel-Ange.
« Le Greco »
Du 13 octobre 2023 au 9 février 2024, Palazzo Reale, Milan
Le Greco a forgé son style dans un certain nombre de villes de la Méditerranée. À Venise, il a appris du Titien et du Tintoret comment baigner les paysages sombres d’une lumière éclatante. À Rome, il a étudié les statues antiques, ainsi que la technique picturale de Michel-Ange. Mais c’est à Tolède, en Espagne, où il s’est finalement installé, que l’artiste crétois a produit ses meilleures œuvres. Appliquant la leçon qu’il avait apprise en Italie, il a ouvert la voie à l’école espagnole et, selon certains, a inspiré les artistes expressionnistes et les cubistes des siècles plus tard.
Doménikos Theotokópoulos (1541-1614), de son vrai nom, fera l’objet d’une grande rétrospective au Palazzo Reale à Milan. Cette première exposition significative du Greco dans la ville italienne depuis près de 30 ans tentera d’évaluer l’influence des villes où il s’est formé et où il a travaillé. L’exposition présentera quelques-uns de ses tableaux les plus connus – dont Le Christ sauveur (vers 1610), Saint Martin et le mendiant (vers 1597-1599) et Laocoön (vers 1610-1614) –, grâce à des prêts du Musée El Greco de Tolède, du Museo Nacional del Prado de Madrid, de la Galerie des Offices à Florence et de la National Gallery of Art de Washington.
Juan Antonio García Castro, directeur du Musée El Greco et commissaire de l’exposition de Milan, montrera les œuvres d’El Greco aux côtés de celles d’autres artistes. « Plutôt que l’habituelle présentation linéaire ou chronologique, cette exposition a été conçue de manière thématique, explique-t-il. Notre objectif est de montrer l’influence des contemporains d’El Greco sur sa transformation de peintre d’icônes byzantines en génie artistique universellement reconnu. »
« Ragnar Kjartansson »
Du 8 juin au 22 octobre, Louisiana Museum of Modern Art, Humlebaek
Le Louisiana suit assidûment la carrière de Ragnar Kjartansson depuis des années. Cette première grande exposition de l’artiste islandais au Danemark est qualifiée par la commissaire Tine Colstrup de portrait complexe de la culture occidentale contemporaine. « Kjartansson est à la fois émotionnellement et politiquement engagé dans le monde et en dialogue constant avec la culture occidentale – notre compréhension de nous-mêmes, nos succès, nos échecs, nos mythes, nos clichés, notre vulnérabilité et notre absurdité –, explique-t-elle. Les œuvres trouvent leur équilibre souvent précisément dans la zone du tragicomique, qu’il s’agisse de masculinité, de beauté, de pouvoir ou d’amour. L’exposition comprendra tout cela. »
Un choix d’œuvres d’art vidéo, de peintures, de sculptures et de dessins sera présenté, dont plusieurs des œuvres les plus marquantes de l’artiste. Parmi celles-ci figurera l’installation vidéo immersive à neuf canaux The Visitors (2012), dans laquelle Kjartansson et un groupe d’amis musiciens se produisent dans un manoir ayant appartenu à la famille Astor, situé dans le nord de l’État de New York. Parmi les pièces moins connues figurera Mercy (2004), un film monocanal de l’artiste, dans lequel il apparaît semblable à Elvis avec ses cheveux gominés et son costume blanc crème, grattant une guitare et répétant le refrain « Oh why do I keep on hurting you ? ». « Une question à la fois très simple et très compliquée, poursuit Tine Colstrup. C’est une grande pièce – typiquement Kjartansson ».
Ces dernières années, le Louisiana a proposé une série d’expositions mettant en exergue les pratiques multimédias dans l’art contemporain, avec notamment Marina Abramović, Alex Da Corte, Arthur Jafa, Mika Rottenberg et bien d’autres. L’exposition de Ragnar Kjartansson poursuit cette exploration de la « combinaison puissante de médias, de performances, d’humour et de politique ».
« Karl Lagerfeld »
Du 5 mai au 16 juillet, The Metropolitan Museum of Art, New York
Karl Lagerfeld, né en Allemagne mais ayant vécu la majeure partie de sa vie à Paris, a commencé à travailler dans les années 1950, s’investissant ensuite dans Chanel, tout en devenant une icône de la mode. Intellectuel, collectionneur, mécène et entrepreneur, il est mort à l’âge de 85 ans en 2019. Dès ce moment, le Costume Institute du Metropolitan Museum of Art de New York a commencé à préparer cette grande rétrospective revenant sur l’ensemble de sa carrière.
Avec environ 150 vêtements signés Lagerfeld, souvent accompagnés des croquis – son principal exutoire créatif –, l’exposition pourrait s’apparenter à un hommage inapproprié. Karl Lagerfeld, qui considérait la mode comme un artisanat plutôt que comme un art, avait la réputation de penser que la mode avait sa place partout sauf au musée. Le commissaire Andrew Bolton élèvera le propos en ancrant l’œuvre de Lagerfeld dans l’histoire de l’esthétique, en se référant, dans le titre de l’exposition, au traité de William Hogarth du XVIIIe siècle, The Analysis of Beauty. Le peintre anglais y fait l’éloge de la ligne serpentine pour sa capacité à inspirer un sentiment de mouvement, et l’exposition trouvera une image signature dans un serpent brodé au dos d’une robe Chanel de la collection automne-hiver 1986-1987.
Andrew Bolton considère Karl Lagerfeld comme une synthèse des contraires, fusionnant le modernisme-minimaliste avec l’historicisme et le romantisme (ou, dans le langage du défilé, la ligne droite avec celle serpentine). Le minimalisme pourrait finalement prendre le dessus grâce au concepteur de la scénographie, l’architecte japonais Tadao Ando, connu pour sa sobriété monumentale.
« Simone Leigh »
Du 6 avril au 4 septembre, Institute of Contemporary Art, Boston
Du 3 novembre 2023 au 3 mars 2024, Hirshhorn Museum, Washington
Simone Leigh se voit enfin consacrer sa première rétrospective dans un musée après des années de création prolifique et une exposition déterminante pour sa carrière à la Biennale de Venise de 2022. La manifestation s’ouvrira à l’Institute of Contemporary Art (ICA) de Boston avant de se rendre au Hirshhorn Museum and Sculpture Garden à Washington, puis en 2024 au Los Angeles County Museum of Art et au California African American Museum.
L’exposition retracera les vingt dernières années de la carrière de l’artiste, en se concentrant principalement sur ses sculptures en bronze, en porcelaine, en terre cuite et en verre, afin de souligner la manière dont sa pratique associe l’architecture domestique et les formes féminines pour créer des monuments à la gloire de la femme noire. L’accrochage comprendra également des œuvres vidéo réalisées en collaboration avec des artistes tels que Chitra Ganesh et Madeleine Hunt-Ehrlich. L’exposition montrera les sculptures que Simone Leigh a réalisées pour « Sovereignty », son projet pour le pavillon américain à Venise.
« Bien qu’il s’agisse de la première exposition consacrée à Leigh, l’œuvre a toujours été là, et son impact et son pouvoir ne peuvent plus être niés, déclare Eva Respini, directrice de l’ICA. La volonté de Leigh de s’intéresser aux femmes noires peut être envisagée comme étant sans lien ou en avance par rapport aux réalités culturelles et politiques, plutôt qu’en réaction à celles-ci. »
« Hokusai »
Du 26 mars au 16 juillet, Museum of Fine Arts, Boston
Hokusai (1760-1849) attire toujours un large public et il est logique que le Museum of Fine Arts de Boston, avec sa remarquable collection japonaise, se penche sur son œuvre. L’exposition comprendra plus de 90 œuvres du maître et plus de 200 de ses contemporains et disciples du monde entier.
La première moitié de l’exposition retracera la relation d’Hokusai avec son maître Katsukawa Shunshō et ses liens avec d’autres artistes et écrivains japonais de l’époque. Elle se penchera également sur l’influence d’Hokusai sur ses admirateurs européens de la fin du XIXe siècle, principalement les postimpressionnistes.
La seconde partie du parcours se concentrera sur les XXe et XXIe siècles, montrant comment Hokusai est devenu l’artiste japonais le plus célèbre en dehors de son propre pays. À juste titre, une salle au centre de l’exposition sera consacrée à sa célèbre gravure sur bois La Grande Vague.
Parmi les surprises de l’exposition, l’une des gravures de Hokusai représentant une chute d’eau côtoiera une aquarelle de 1925 de l’artiste américaine Loïs Mailou Jones. Alors âgée de 20 ans, cette dernière s’est inspirée de l’œuvre d’Hokusai pour créer son dessin à l’aquarelle pour un tissu (bien que celui-ci ne semble jamais avoir été produit). Loïs Mailou Jones (1905-1998) est ensuite devenue une membre importante du groupe Harlem Renaissance à New York.
« Egon Schiele : jeune génie à Vienne en 1900 »
Tokyo Metropolitan Museum of Art, 26 janvier-9 avril
Jeune, torturé et talentueux : Egon Schiele a été la « rockstar » de la Vienne fin de siècle. Comme beaucoup de personnes de sa génération, il est mort tragiquement jeune, emporté par la grippe espagnole à l’âge de 28 ans – trois jours seulement après sa femme qui était enceinte –, léguant à la postérité une œuvre d’une extraordinaire intensité.
L’exposition, conçue à partir de la collection du Leopold Museum de Vienne, comprendra les premières études de Schiele, réalisées à l’adolescence, ainsi que ses célèbres autoportraits, présentés ici comme des explorations de l’identité du jeune artiste. L’attention se portera également sur ses peintures obsédantes de mères avec leurs enfants, réalisées alors que l’artiste entrait dans sa maturité artistique, ainsi que sur ses nus érotiques et ses paysages géométriques.
Il s’agira de la première grande rétrospective de l’œuvre d’Egon Schiele au Japon depuis près de 30 ans. Outre plus de 50 de ses dessins et peintures, elle comprendra plus d’une centaine d’œuvres d’autres artistes de Vienne, sa ville d’adoption, et de ses environs, dont Gustav Klimt, Richard Gerstl et Oskar Kokoschka, explorant la manière dont son style intime a été influencé par les idées artistiques circulant dans la capitale autrichienne.