Ce printemps, les contrats des dirigeants à la tête de deux des plus importantes institutions culturelles françaises, l’une dans le domaine de l’art ancien, le Louvre, l’autre dans celui de l’art moderne et contemporain, le Centre Pompidou, viennent à échéance. En attendant son renouvellement ou non, Jean-Luc Martinez, président du plus grand musée du monde, a vu son mandat se muer en « président par intérim ». Du côté du Centre Pompidou, l’actuel patron, Serge Lasvignes, ancien secrétaire général du gouvernement (2006-2015), quittera quoi qu’il arrive son poste à la fin du semestre. Fait exceptionnel, le terme de son mandat correspondra aussi à celui du directeur du musée national d’art moderne, Bernard Blistène, qui avait succédé à Alfred Pacquement en novembre 2013. Sa nomination par la ministre de la Culture Aurélie Filippetti avait d’ailleurs été précédée de nombreux cafouillages, que l’exécutif actuel semble vouloir éviter.
Si les deux postes à pourvoir (le troisième, celui de directeur du développement culturel, est occupé depuis 2019 par Mathieu Potte-Bonneville) vont manifestement former un ticket, seul a été publiée l’offre d’emploi pour celui de président. Cette procédure de recrutement à la tête de l’une des plus importantes institutions culturelles françaises fait d’ailleurs l’objet d’une transparence inhabituelle. Les candidatures doivent être remises avant le 30 avril. Selon l’annonce, le futur président devra orchestrer « la contribution du Centre aux manifestations culturelles qui accompagneront les Jeux Olympiques 2024 » à Paris et « préparer, avec les équipes, le projet culturel de réouverture du Centre en 2027 ». Et c’est là où le bât blesse. En effet, l’institution ne sera pas ouverte au moment des olympiades puisqu’elle gardera portes closes pour travaux de 2023 à 2027. Après ces mois de confinement, recruter des responsables pour une institution appelée à fermer n’est peut-être pas la plus enthousiasmante des perspectives. Mais des surprises sont toujours possibles.