Qu’est-ce qui distingue les FIAC Online Viewing Rooms des autres foires en ligne déjà nombreuses ?
Nous avons voulu éviter l’expérience aride du défilement d’œuvres. Nous l’avons voulue ergonomique, simple d’usage, attractive visuellement, mais aussi ludique, sans impasses techniques, pour encourager les visiteurs à rester sur le site et leur donner envie d’acheter. Nous sommes très conscients du potentiel du digital mais aussi d’une certaine fatigue des galeries comme du public. Il faut donc que ce soit une expérience enrichissante. Il est aussi possible de voir les œuvres de plusieurs façons, dont une option « View on Wall » pour simuler l’œuvre in situ. Les galeries peuvent aussi renouveler leur accrochage virtuel, qu’elles aient choisi de montrer cinq ou dix œuvres, les deux possibilités offertes. Nous envisageons cette plateforme comme un complément durable à la foire physique, même si rien ne remplace l’expérience de visu de l’art.
Accueillez-vous de nouvelles galeries par rapport à la foire physique ?
L’espace digital est moins limité que le Grand Palais, nous pouvons donc accueillir un peu plus de participants, qui ont été soit exposants en 2019, dernière édition physique, soit sélectionnés pour celle de 2020. Ainsi, parmi les nouveaux venus figurent les Parisiens Christian Berst – qui défend l’art brut –, Salle principale, l’éditeur lillois Sylvain Courbois – repéré sur Art-O-Rama à Marseille –, Yvon Lambert – en tant qu’éditeur et libraire, et qui n’était pas revenu à la FIAC depuis la fermeture de sa galerie rue Vieille-du-Temple à Paris –, ou encore la galerie londonienne Tiwani Contemporary – avec un programme sur les artistes d’origine africaine.
« NOUS AVONS VOULU ÉVITER L’EXPÉRIENCE ARIDE DU DÉFILEMENT D’ŒUVRES »
Au printemps 2020, la foire Art Basel Hong Kong a enregistré une fréquentation de ses « Viewing Rooms » très supérieure à son public habituel. Le format numérique est-il une opportunité d’élargir l’audience des foires ?
Oui, bien entendu. Nous en sommes conscients. Nous nous sommes d’ailleurs assurés auprès d’Artlogic [maître d’œuvre technique, ndlr] que la plateforme puisse accueillir un fort trafic. Elle est accessible du monde entier, ce qui n’est pas le cas d’une foire physique, et tout est bilingue, en français et en anglais, sur le site. Nous croyons beaucoup au potentiel d’élargir le public. Ainsi, après deux journées VIP mardi 2 et mercredi 3 mars, la foire sera accessible à tous gratuitement en entrant simplement ses coordonnées.
« LE CENTRE POMPIDOU PRÉSENTERA DES ŒUVRES ACQUISES À LA FIAC»
Vous avez choisi d’inviter cinq curateurs. Pourquoi ?
Bernard Blistène, directeur du musée national d’art moderne - Centre Pompidou, Emma Lavigne, présidente du Palais de Tokyo, Jean de Loisy, directeur des Beaux-Arts de Paris, ainsi que Saim Demircan, commissaire d’expositions, et X Zhu-Nowell, conservatrice adjointe au Guggenheim Museum, tous deux à New York, livreront leur regard dans « Through the eyes of ». Ils ont la possibilité de choisir vingt ou trente œuvres sur la foire, sur un total de quelque 2 000 pièces. Leur sélection offre aux amateurs un autre parcours. Les VIP bénéficieront par ailleurs de « digital tours » dont un en mandarin. Nous proposons aussi des conférences. Y participeront entre autres le Palais de Tokyo, le Petit Palais – proposant un focus sur le marchand et éditeur Ambroise Vollard, avec la participation d’Yvon Lambert –, le musée du Louvre, le M Woods de Pékin ou le Museo Tamayo de Mexico, mais aussi la Fondation d’entreprise Pernod Ricard, la Pinault Collection et le Centre Pompidou – qui présentera des œuvres acquises par le passé à la FIAC.
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FIAC Online Viewing Rooms, du 4 au 7 mars 2021.