Il est peu de dire que la pandémie de coronavirus a bouleversé le calendrier de l’art, et tout particulièrement celui de son marché. Dans le domaine des foires d’art moderne et contemporain, nous assistons même à une volte-face inattendue des deux principales manifestations parisiennes. Organisée traditionnellement à la fin du mois de mars et au début d’avril, Art Paris Art Fair n’a pu se tenir l’an dernier au printemps du fait du premier confinement imposé par le gouvernement. Grâce à son acharnement à croire en sa bonne étoile et à sa volonté à accueillir ses exposants coûte que coûte, le salon a pu miraculeusement bénéficier d’une fenêtre de tir début septembre 2020 et organiser une édition physique au Grand Palais, l’un des derniers événements à s’y être déroulé avant la fermeture pour travaux du vaisseau de verre et d’acier.
Prévue un mois et demi plus tard, la FIAC a quant à elle jeté l’éponge deux jours après la fermeture d’Art Paris. « L’organisation considère qu’elle n’est pas en mesure de proposer un événement à la hauteur des attentes et des ambitions de ses exposants et visiteurs », avait-elle annoncé dans un communiqué le 14 septembre. Mais le salon n’a pas pour autant renoncé à offrir une alternative à ses exposants. Alors qu’Art Basel, dont les foires physiques 2020 ont elles aussi été annulées, a lancé plusieurs événements en ligne, la FIAC organise cette semaine, du 2 au 7 mars, son premier opus sur Internet. L’édition inaugurale des FIAC Online Viewing Rooms élargit même son offre en accueillant le nombre record de 208 galeries. Si Art Paris a déjà reporté son salon 2021 au Grand Palais Éphémère du 9 au 12 septembre, la FIAC offre ainsi ce semestre la place de marché indispensable pour nombre d’enseignes françaises. La plateforme propose aussi plusieurs rendez-vous en partenariat avec des institutions hexagonales et d’ailleurs, qui font, ce mois-ci encore, que cette foire est plus qu’une foire.