La crise sanitaire n’en finit pas de perturber le monde de l’art, la liste des événements reportés ou tout simplement annulés continuant inlassablement de s’allonger. Et l’actualité récente n’est pas de nature à dessiner un inversement de la tendance, bien au contraire, à l’exemple de la foire Tefaf Maastricht dont l’édition de 2021 a d’ores et déjà été décalée de mars à mai-juin. Les expositions ont aussi à pâtir du Covid-19 et il est plus que nécessaire dans ce contexte difficile de revenir à l’essence même de la création, à l’art et aux artistes qui doivent bon an mal an s’adapter à ces temps particuliers. Tel est le cas par exemple de deux expositions personnelles importantes qui, hasard du calendrier, ont toutes deux fermé leurs portes au public hier, dimanche 11 octobre: la « Retrospektive – Innenausseninnen » de Marion Baruch au Kunstmuseum Luzern, en Suisse, et l’exposition de Cathryn Boch au Domaine de Kerguéhennec, en Bretagne. Ces deux femmes témoignent chacune à leur manière de leur appartenance à la scène française.
Marion Baruch, née à Bucarest, a vécu et travaillé à Paris avant de se fixer en 2010 à Gallarate, près de Milan, en Italie. La Strasbourgeoise Cathryn Boch s’est elle installée à Marseille. De novembre 2019 à mars 2020, cette dernière a bénéficié d’une résidence en ce lieu si inspirant qu’est Kerguéhennec avant d’y présenter, dans un très beau parcours, un ensemble d’œuvres réalisées in situ associées à d’autres plus anciennes, ouvrages à la machine à coudre, cartes déchirées, reprises… Le titre de son travail – « Nous sommes les habitants de ces lieux où ça devient » – résonne comme un écho au « Innenausseninnen » (intérieur-extérieur-intérieur) de Marion Baruch à Lucerne. Cette dernière y a présenté de magistrales œuvres textiles mais aussi, entre autres, une réactivation d’Une chambre vide, invitation à visiter une pièce de son appartement parisien lancée en 2009. Cet ensemble sera à retrouver à partir de décembre aux Abattoirs à Toulouse, avant d’être présenté au Magasin des horizons à Grenoble. Mais avant cela, la galerie Anne-Sarah Bénichou expose son travail à Paris jusqu’au 24 octobre. Marion et Cathryn, deux artistes à suivre.