D’abord fut retrouvée le 10 juin dans une ferme des Abruzzes, en Italie, la porte du Bataclan peinte par Banksy en hommage aux victimes de l’attentat du 13 novembre 2015. Elle avait été subtilisée nuitamment entre le 25 et le 26 janvier 2019. Ce vol, mais aussi celui d’une autre œuvre de l’artiste réalisée sur le panneau d’entrée du parking du Centre Pompidou perpétré le 3 septembre 2019 ne sont sûrement pas étrangers à l’explosion invraisemblable des prix des créations du street artist, qui ont atteint un nouveau record à 11,1 millions d’euros le 3 octobre 2019 à Londres chez Sotheby’s. L’affaire du Banksy du Bataclan a connu un nouveau rebondissement en fin de semaine dernière. Six personnes ont été interpellées en Isère, en Haute-Savoie, dans le Var, le Rhône et le Puy-de-Dôme. Elles ont été mises en examen – deux pour vol en bande organisée et quatre pour recel de vol en bande organisée – vendredi et placées en détention provisoire samedi.
Ensuite, le 11 juin, c’est le marchand et courtier Inigo Philbrick qui était arrêté au Vanuatu, dans le Pacifique, après plusieurs mois de cavale. Celui qui était il y a encore quelques années présenté comme l’un des marchands les plus doués de sa génération, est poursuivi par plusieurs acteurs du monde de l’art auquel il avait promis de confortables plus-values et qui l’accusent aujourd’hui de les avoir floués de plusieurs millions de dollars. Cette affaire est tout sauf étrangère à une dérive spéculative du monde de l’art.
Enfin, c’est le marché de l’archéologie qui a été cette fois ébranlé la semaine dernière par l’annonce de la mise en cause d’une maison de ventes parisienne, d’un expert, d’un marchand et même d’une ancienne conservatrice du Louvre dans un trafic d’objets sortis illégalement de pays instables du Proche et Moyen-Orient. L’enquête déterminera les responsabilités ou non de chacun mais cette procédure vient porter un nouveau coup à ce domaine particulier du marché, qui s’en serait bien passé en ces circonstances.