Prénommée Maria, Henri de Toulouse-Lautrec, dont elle est le modèle, la rebaptise Suzanne. Lorsqu’elle prend le pinceau, Edgar Degas juge son trait « méchant et souple ». Elle disait : « J’ai dessiné follement pour que, quand je n’aurai plus d’yeux, j’en aie au bout des doigts. » La rétrospective de Suzanne Valadon (1865-1938), entamée en 2023 au Centre Pompidou-Metz, s’installe à Paris dans une version enrichie de nouveaux prêts, ainsi que d’archives et de dessins inédits. Elle clôt aussi les expositions du musée parisien, celui-ci fermant pour cinq ans de travaux. Un parcours en cinq étapes conduit des ateliers qui furent son école aux portraits de famille de ses débuts, puis à ceux, plus bourgeois, des années 1920 ; la nature, muse des derniers jours, guide le visiteur vers les nus et le regard unique, parce que féminin et cru, que l’artiste posait sur les corps et le monde.
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« Suzanne Valadon », 15 janvier - 26 mai 2025, Centre Pompidou, place Georges-Pompidou, 75004 Paris, centrepompidou.fr