Les débats de l’INHA convient chaque dernier jeudi du mois des historiennes et historiens de l’art à réfléchir sur un sujet choisi en fonction de l’actualité. « Les questionnements autour de la montée en puissance de l’intelligence artificielle, de la crise écologique, des enjeux des restitutions, des liens entre institutions culturelles et collectifs indépendants ou encore l’utilisation de notions comme celle de la ''préférence nationale'' seront tout autant de prismes pour aborder la manière dont l’histoire de l’art en tant que discipline peut répondre aux défis de la société actuelle », précise l’INHA s’agissant du propos de ces débats.
La crise écologique, au cœur de l’actualité s’il en est, alors que se déroule la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 29) à Bakou, en Azerbaïdjan (du 11 au 22 novembre), sera à l’ordre du jour du prochain débat, le 28 novembre, sur le thème : « Comment relire l'histoire de l'art au prisme de la crise écologique ? »
La problématique de cette soirée est ainsi posée par les organisateurs « Ces dernières années, la crise écologique est entrée au musée par le biais d’actions militantes, du jet de sauce tomate ou de peinture sur les œuvres vitrées aux manifestations de militants. Cependant, au-delà de cette spectacularisation aux enjeux qui dépassent ceux des musées à proprement parler, comment l’historien et l’historienne de l’art, en portant un regard sur les œuvres, peuvent-ils aussi mettre en avant les enjeux d’une histoire de l’environnement qui se fait à travers la création et non pas sa destruction ? »
Deux invités participeront à cet échange, modéré par Claire Moulène, journaliste au service culture de Libération, partenaire de ces débats mensuels.
Grégory Quenet, professeur en histoire de l’environnement à l’Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (Paris-Saclay) et titulaire de la chaire Laudato Si’ au Collège des Bernardins, à Paris, est considéré comme l’un des pionniers de ce nouveau champ de recherches en France. Il a notamment publié une Histoire de la pensée écologique (Presses Universitaires de France, 2024) et L’Écologie au musée. Un après-midi au Louvre (Macula, 2024).
Normalienne et titulaire d’un doctorat de Sciences Po Paris, Estelle Zhong Mengual est historienne de l’art et enseigne dans le Master d’Expérimentation en Art et Politique (SPEAP), créé par le philosophe Bruno Latour à Sciences Po Paris, et aux Beaux-arts de Paris, où elle est titulaire de la chaire Habiter le paysage – l’art à la rencontre du vivant. Les relations entre l’art et le monde du vivant sont au cœur de ses recherches, visant à élaborer une histoire environnementale de l’art. Elle est l’autrice de Apprendre à voir. Le point de vue du vivant (Actes Sud, 2021), prix EcoloObs du meilleur essai en pensée environnementale de l’année 2021, et Peindre au corps à corps. Les fleurs et Georgia O’Keeffe (Actes Sud, 2022).
Le débat se déroulera le 28 novembre à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA), 2 rue Vivienne 75002 Paris, Galerie Colbert, salle Giorgio Vasari, de 18 h 30 à 20 h. En libre accès, dans la limite des places disponibles.