Ce 6 novembre 2024 s’est tenue chez Sotheby’s, à Londres, une vente spectaculaire pour l’art chinois ancien. Deux jarres de la dynastie Ming, du XVIe siècle, se sont vendues pour 9,6 millions de livres, soit à peu près 11,5 millions d’euros, contre une estimation de 1 million de livres. Elles sont ainsi devenues les œuvres d’art chinois les plus chères au monde cette année sous le marteau. Dix personnes se sont affrontées pour ce lot, remporté par un collectionneur privé asiatique, dont l’identité n’a pas été divulguée.
La paire appartenait depuis au moins un siècle à une famille de collectionneurs allemands. Ces pièces ont été miraculeusement épargnées lors de la Seconde Guerre mondiale, et c’est une chose assez exceptionnelle qu’elles n’aient pas été séparées. Il n’existe en effet à ce jour qu’une seule autre paire de ces céramiques qui soient conservées ensemble. Elles sont dans les collections du musée Guimet à Paris (où se tient d’ailleurs en ce moment une exposition consacrée à la dynastie Ming). C’est également la première fois qu’une vente aux enchères présente des jarres de ce type qui soient complètes, c’est-à-dire avec leur couvercle. Seuls trois autres vases semblables sont connus, conservés séparément dans des collections privées.
Ces deux porcelaines wucai ont été réalisées pour l’empereur Jiajing, qui régna sur la Chine de 1522 à 1566. Elles sont ornées de carpes dorées, de lotus et autres plantes, des motifs typiques de cette période, considérée comme l’apogée de la porcelaine chinoise colorée. Le motif du poisson est vu comme l’image d’une vie calme, proche de la nature. Il est également, dans le taoïsme, symbole de liberté.