Alors que la mythique galerie Jean Fournier, fondée en 1954 à Paris, a fermé ses portes cette année, elle vient d’annoncer le legs de l’ensemble de ses archives, de 29 estampes et de divers ouvrages à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA). Ce sont ainsi près de 80 ans d’histoire et d’art qui entrent dans les collections de l’Institut. Le don d’un dernier ensemble de documents d’archives sera effectué en 2025, à la fermeture définitive de la galerie.
Libraire de formation, Jean Fournier devient officiellement galeriste en 1954, lorsqu’il organise une première exposition dans ce qui est alors la librairie-galerie Kléber. La galerie, qui prend en 1964 son nom, a vu passer parmi les plus grands noms de l’art du XXe siècle : Joan Mitchell, Shirley Jaffe ou encore Simon Hantaï, dont il réalise la première exposition, pour n’en citer que quelques-uns. Son histoire est relatée dans l’ouvrage de notre collaboratrice Catherine Francblin, Jean Fournier, un galeriste amoureux de la couleur (éd. Hermann, 2018).
Jean Fournier considérait que le rôle d’une galerie était de se mettre au service du peintre : ses archives, tournées vers les artistes, le montrent bien. Elles déroulent le « fil de cette aventure artistique et humaine », témoigne dans un communiqué l’INHA, et toute une histoire de l’art moderne et contemporain, de l’abstraction française à la peinture américaine en France. L’entrée de ces documents dans les collections de l’Institut permettra d’offrir aux chercheurs une précieuse source pour l’étude de ces artistes, ainsi que pour l’histoire de l’art de cette époque.
L’ensemble s’accompagne de 29 estampes, réalisées par Simon Hantaï, Sam Francis, Shirley Jaffe et Joan Mitchell, quatre artistes emblématiques de la galerie Jean Fournier, ainsi qu’un ensemble d’ouvrages, témoins de l’activité éditoriale de la galerie – son fondateur était à l’origine libraire.
Ce don exceptionnel vient enrichir les collections de l’INHA spécialisées dans le marché de l’art, parmi les plus importantes au monde. L’institut a récemment fait entrer dans ses collections d’autres ensembles venus de galeries ou de commissaires-priseurs et de marchands d’art de cette même période de l’après-guerre, comme ceux d’Alphonse Bellier, Guy Loudmer ou Pierre Loeb.