Ce sont essentiellement des films, des vidéos, des photographies, le plus souvent présentés sous la forme d’installations multimédias, que le visiteur découvre tout au long de sa montée des rampes en béton qui constituent l’ossature de l’ancien garage accueillant l’événement. Au dernier niveau l’attendent, en apothéose, deux installations vidéographique et filmique de Chantal Akerman, invitée d’honneur de la manifestation. Le terme de foire n’est d’ailleurs guère approprié pour celle-ci; il s’agit plutôt d’un salon sans fioritures curaté par son directeur artistique, Julien Frydman, qui se concentre uniquement sur des présentations personnelles d’artistes, soutenus par leur galerie.
La manifestation réunit 28 propositions, des figures des avant-gardes historiques des années 1960 – comme l’Américaine Susan Brockman (1937-2001) qui nous plonge dans le New York des années 1970 - aux artistes les plus contemporains adeptes des images numériques. Ce va-et-vient entre créations datant des débuts de l’art vidéo et techniques sophistiquées d’aujourd’hui met cependant en exergue des constantes, comme une interrogation permanente sur l’image, son avènement, son utilisation, sa capacité de dénonciation ou d’adhésion à une cause. La remise en question même de ses supports et de ses techniques se révèle être une autre constante, à l’instar de l’installation cinématographique d’Andrés Denegri (galerie Rolf Art), véritable sculpture spatiale de pellicules de films en mouvement. On ne manquera pas non plus les « vitraux » de Sara VanDerBeeck (Altman Siegel et The Approach), comme les « vagues » de Stijn Cole (Irène Laub) qui parvient à créer une troisième dimension avec la photographie.
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OFFSCREEN, jusqu’au dimanche 20 octobre 2024, Grand Garage Haussmann, 43-45 rue deLaborde, 75008 Paris, offscreen.com