Dans le bel écrin de la Monnaie de Paris, Asia NOW propose aux visiteurs de cette 10e édition une promenade à travers l’Asie la plus diverse. Devenu un rendez-vous incontournable des aficionados de l’art contemporain de ces régions, le salon offre un panorama de la vitalité de la scène artistique asiatique, de Lahore à Singapour, en passant par Shanghai, Hong Kong et Séoul. Faisant se côtoyer artistes confirmés et émergents, télescopant les univers les plus variés (installations, performances, vidéos, laques et céramiques revisitant les techniques traditionnelles, et même kimonos de paysans japonais relevant de l’esthétique Mingei), le parcours offre un décloisonnement des disciplines et des courants les plus divers. Première constatation: la spiritualité n’a jamais semblé autant irriguer en profondeur cette foire, supérieure à l’édition précédente à la fois par la qualité des regards croisés et la sélection des œuvres. Au cœur de la manifestation et conçue pour Radicants par Nicolas Bourriaud et Alexander Burenkov, l’exposition du 10e anniversaire s’intitule « Ceremony ». Le Salon a aussi commandé deux installations spécifiques à Britto Arts Trust et Sumayya Vally.
Au cœur de ce parcours de haute tenue, la Corée confirme qu’elle est bel et bien un laboratoire parmi les plus stimulants de la scène contemporaine. Sur le stand de la galerie berlinoise Esther Schipper (qui participe pour la première fois à Asia NOW), figurent les œuvres introspectives et hyper-réalistes tout à la fois de l’artiste coréenne Lee Jin Ju dont les prix oscillent entre 6500 et 17 500 dollars. Chez Perrotin, c’est le sculpteur et peintre abstrait Shim Moon-Seup (né en 1943 à Chungmu et proche de Lee Ufan et du mouvement d’avant-garde Mono-ha), qui est représenté à travers une sélection de toiles récentes, telle The Présentation de 2022 dont le prix affiché est de 138 600 dollars.
Le Pakistan est l’une des belles surprises de cette édition, comme le montre le choix éclairé de la galeriste Sabrina Amrani installée depuis 14 ans à Madrid. Pour sa première participation à Asia NOW, elle présente les œuvres minimalistes et imprégnées de sacré de l’artiste originaire de Lahore Waqas Khan (entre 4 600 et 16 000 euros), non loin de celles de sa jeune compatriote Wardha Shabbir dont les compositions précieuses et raffinées questionnent sa condition de femme au sein de la société et de l’environnement. Pour l’un de ses « herbiers oniriques », il faut débourser entre 7 400 à 36 000 euros. On retrouve le Pakistan dans l’exposition curatée par Anissa Touati, où l’on admirera une pièce en lapis-lazuli de Hamra Abbas, la star de la scène pakistanaise !
Enfin, le Vietnam poursuit sa belle percée, comme en témoigne la série « The Crossing » de l’artiste Bao Vuong inspirée de son passé de boat people (A2Z Art Gallery), compositions sépulcrales symbolisant les épreuves tragiques de la vie. Un véritable choc !
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Asia NOW, jusqu’au 20 octobre 2024, La Monnaie de Paris, 11 Quai de Conti, 75006 Paris, asianowparis.com