Cinq nouvelles pièces viennent enrichir cet automne le musée Condé installé dans le Château de Chantilly, dont certaines concernent de près les grandes figures liées à l’histoire de ce lieu qui possède, après le Louvre, la plus importante collection d’art ancien en France.
Lors de la vente Daguerre du 22 mars 2024 à l’Hôtel Drouot à Paris, le musée a préempté une aquarelle inédite d’Eugène Lami (1800-1890), représentant la famille d’Orléans à Claremont House, après 1848. Cette acquisition a été soutenue par la Fondation La Marck. Le Château de Chantilly avait accueilli en 2019 la première exposition consacrée au peintre. Ce dernier est d’ailleurs l’auteur des décors des appartements du duc d’Aumale, récemment rénovés.
Alice Goldet, mécène des musées français, a de son côté fait don d’un portrait du duc de Montpensier par Victor Amédée Faure (1835). Il avait été commandé par le roi Louis-Philippe et exposé notamment au salon de 1835. Il rejoint la galerie de Psyché du musée, au côté de deux portraits du duc et de la duchesse d’Aumale – anciens propriétaires de Chantilly –, mis en dépôt par le château de Versailles et récemment restaurés.
Grâce au don d’un mécène anonyme, une rare feuille de Claude Gellée, dit Le Lorrain, rejoint l’importante collection de dessins de l’artiste que possède le musée (la plus grande après celle du Louvre). Cette eau-forte, plume et encre brune réalisée vers 1633, Trois études pour une composition avec brigands, est un travail préparatoire du tableau de Scène de brigands, exécuté par le peintre entre 1633 et 1635.
La plupart des bijoux que le musée possédait ont été dérobés en 1926. Aussi, un don anonyme de deux bracelets de l’époque romantique vient aider, presque un siècle plus tard, à « combler en partie cette perte », selon l’institution. Les deux pièces appartenaient à Louise d’Orléans, sœur du duc d’Aumale et première reine des Belges. La première lui a été offerte en 1844 par la reine Victoria d’Angleterre, à l’occasion de son anniversaire. Ce bracelet est orné de pendants en forme de cœur, destinés à contenir des mèches de cheveux de sa famille – parmi les onze mèches se trouvent par exemple les cheveux de Louis-Philippe d’Orléans ou du duc d’Aumale.
Le second, réalisé d’après Franz Xaver Winterhalter, est décoré de huit médaillons ornés de peintures miniatures représentant les yeux de proches de la reine, comme la reine Victoria ou son mari, Léopold Ier. Ces bracelets sont actuellement présentés au musée ( à partir du 19 octobre) dans le cadre de l’exposition dédiée à Louise d’Orléans, « Louise d’Orléans, première reine des Belges. Un destin romantique ». Ils rejoindront ensuite Namur, en Belgique, et le TreM.a.,musée des Arts anciens du Namurois, l’exposition y étant présentée du 14 mars au 16 juin 2025.
« Louise d’Orléans, première reine des Belges. Un destin romantique », du 19 octobre 2024 au 16 février 2025, Musée de Condé, Château de Chantilly