C’est dans une ambiance détendue, tant du côté des exposants que des visiteurs, que s’est déroulée l’édition 2024 du Salon Art-o-rama à la Friche la Belle de Mai. Un contexte propice aux échanges plus longs juste après les vacances…loin du rush et du stress des grosses foires. Une reprise en douceur… Dans l’ensemble, ce qui faisait accourir en nombre les visiteurs, des collectionneurs aux représentants d’institutions, reste l’envie de découverte d’artistes souvent plus jeunes que dans d’autres événements, les galeries misant en général sur des petits prix, à de rares exceptions comme la vidéo de Marinella Pirelli, figure historique des années 1960 plus connue pour ses œuvres cinétiques, présentée par le project space Terzo Fronte (Athènes et Rome). La structure a par ailleurs eu une « une très grosse demande » pour les dioramas de Maxime Bichon, artiste présenté au CAPC de Bordeaux cet hiver.
Autre nouveau participant, la galerie espagnole Set Espai d’Art, qui a auparavant déjà participé à ARCOmadrid ou à Nada vantait les atouts « du format du Salon et qu’il soit très bien curaté », et son visitorat « très diversifié ». Elle présentait un focus sur deux artistes femmes autour de la sexualité et des droits de la femme, Laia Abril et Olga Diego, avec des prix commençant autour de 2 000 euros. L’une des forces de ce Salon est d’accueillir nombre de structures apparentées à des artists run spaces tel Bleu satellite, soutenu par la galerie Coreau de Bordeaux, avec les artistes Alexandre Clanis, Estelle Deschamp, Pierre Labat, Emmanuelle Leblanc ou encore Arnaud Vasseux.
Nouvel exposant, la galerie Des Bains de Londres est venue avec un solo-show de dessins sur papier et tissu de Lara Smithson, marqués « par l’iconographie du Moyen Age et de la Renaissance » et inspirés de certains vêtements retrouvés dans des tombes au Groënland, soulignait la galeriste. Nouvelle venue, la galerie au titre un peu interminable Longtermhandstand de Budapest – qui a participé à LISTE Basel ou Material à Mexico – proposait un stand inhabituel lui aussi étiré, le long d’une allée, avec notamment le beau travail sur papier un brin surréaliste de Peter Gallov à partir de 1 500 euros et des œuvres de l’activiste anti-guerre des années 1950 Roza El-Hassan. Une enseigne à suivre…
Autre primo participant, cette fois une galerie établie de longue date, Georges-Philippe et Nathalie Vallois présentait un solo-show de Julien Berthier, dont des photos faisant écho aux paysages ensoleillés de la Côte d’Azur à La Ciotat. Spiaggia Libera, établie à Paris et qui a ouvert un espace à Marseille à Malmousque pendant la semaine d’Art-o-rama, vante « la temporalité marseillaise loin de la surenchère parisienne », résume sa directrice, Sacha Guedj Cohen. L’enseigne a vendu plus de sept pièces de son solo-show (à partir de 1 500 euros) consacré aux naïades revisitées par l’artiste Marilou Poncin, récemment à l’affiche du MAClyon.
Quant à la galerie In Situ -fabienne leclerc, elle se réjouit d’avoir vendu des pièces des deux artistes exposés, Marina De Caro et le groupe formé par les frères Haerizadeh et Hesam Rahmanian, qui ont reçu le prix Pébéo sur la foire. « Nous avons revu des collectionneurs et des institutions, du CCOD de Tours au Centre Pompidou », précise Antoine Laurent. Une bonne fréquentation confirmée par la galerie sans titre qui nous explique avoir rencontré « des collectionneurs français, italiens, quelques-uns de Londres et beaucoup de Bordeaux, Lyon, Marseille ainsi que tous les directeurs et conservateurs d’institutions que l’on voit ici d’habitude ». L’enseigne a reçu un vif intérêt pour son focus sur Wei Libo. Un bon cru.