Avec un total de 27 galeries, artmonte-carlo n’a jamais aussi bien mérité le nom de « boutique fair ». Un format intimiste idéalement adapté au farniente et au rythme plus relâché de la dolce vita monégasque… En comptant les éditeurs, le Salon passe de 34 stands en 2023 à 30 pour cette 8e édition prévue les 6 et 7 juillet 2024, après un vernissage le vendredi 5 juillet. « Nous avons eu la volonté de rassembler tous les exposants dans un espace central afin de leur donner à tous une meilleure visibilité », explique Charlotte Diwan, la directrice de la Foire, également à la tête d’artgenève. Plusieurs espaces mal positionnés ont ainsi été supprimés. Un lounge a été mis en place par le partenaire Ruinart. La circulation a été revue avec une allée supplémentaire desservant dès l’accueil certains stands jusqu’alors un peu isolés. Des détails qui n’en sont pas…
En attendant 2025 et l’ouverture de l’extension du Grimaldi Forum qui héberge le Salon et devrait permettre « de montrer quelques galeries en plus et d’avoir davantage de flexibilité », les organisateurs d’artmonte-carlo font le maximum avec l’espace imparti. L’exposition William Turner, qui s’annonce somptueuse, occupe cet été une grande partie du lieu*1…mais devrait attirer aussi des visiteurs sur la Foire.
RENFORCER L’ANCRAGE LOCAL
Ceux-ci entrent sur l’esplanade du Grimaldi Forum au milieu de plantes vertes, de sculptures contemporaines et de bancs designés par les étudiants du Pavillon Bosio – l’école supérieure d’arts plastiques de Monaco –, grâce au soutien de la Fondation Prince-Albert-II-de-Monaco. Une création des élèves ponctue en outre le hall d’accueil de la Foire. Autant d’initiatives visant à renforcer l’ancrage local d’artmonte-carlo et ses liens avec les différentes structures de la principauté, selon Charlotte Diwan. Ce sont donc trois sculptures (à admirer et à acheter !) qui égaient cette trop vaste esplanade : l’une de l’Albanais Helidon Xhixha, représenté par Cortesi Gallery (Milan, Lugano); l’autre de l’Allemand Stefan Rinck, par Semiose (Paris); et enfin la troisième d’Arman, par Georges-Philippe et Nathalie Vallois (Paris, New York).
Ces trois enseignes, excellentes recrues, participent pour la première fois à artmonte-carlo. Tout comme Lisson Gallery (basée à Londres notamment), Lelong & Co. (Paris, NewYork), InSitu–fabienne leclerc (Romainville), Larkin Erdmann (Zurich, Paris), ML fine art (Milan) et Wilde (Genève, Bâle, Zurich). Ils se trouvent en bonne compagnie, puisque parmi les exposants fidèles au Salon figurent Hauser & Wirth, Almine Rech – qui tous deux bénéficient d’un espace à Monte-Carlo –, Perrotin, Mennour, Van de Weghe, Vedovi, Nathalie Obadia, Poggiali, 193 Gallery, Air de Paris, mais aussi Robilant+Voena, Franco Noero et d’autres encore. Soit, un cocktail d’enseignes principalement françaises, suisses et italiennes.
D’année en année, le niveau monte à artmonte-carlo, tant par la sélection des galeries que par ce qu’elles proposent sur leur stand. Toutes ont intégré deux aspects très monégasques : d’abord, que les appartements sur le Rocher ne sont (généralement) guère immenses ; mais aussi que les visiteurs de la Foire ont souvent d’autres résidences, en Suisse ou sur la « French Riviera ». Des ponts indéniables existent en effet entre artmonte-carlo et artgenève, tout comme entre leurs visiteurs…
« Nous avons des fidèles d’artgenève qui disposent de pied-à-terre dans la région de Monaco. Les galeries aiment retrouver leurs clients de Suisse », confirme Charlotte Diwan. La directrice entend bien « développer le potentiel de croissance du visitorat et renforcer encore le public d’acheteurs et d’amateurs d’art ».
Le Salon se déroule en même temps que plusieurs autres rendez-vous artistiques remarquables. En premier lieu la Monaco Art Week qui anime les différents quartiers de la principauté, de galeries en maisons de ventes en passant par les parcs de la ville. Mais aussi la programmation institutionnelle de l’été. Outre l’ambitieuse exposition consacrée au peintre William Turner et à ses contemporains organisée avec la Tate Britain au Grimaldi Forum, le Nouveau Musée national de Monaco (NMNM) propose de son côté deux manifestations : l’une sur l’artiste espagnol Miquel Barceló*2 et l’autre sur le sulfureux cinéaste italien Pier Paolo Pasolini*3. Les VIP sont choyés avec un riche programme de visites et de soirées, en collaboration avec les institutions et collections dans et aux environs de la principauté. Enfin, avec le partenariat des montres F. P. Journe, un prix homonyme permet l’acquisition d’une œuvre présentée sur le Salon, offerte par la suite au NMNM pour enrichir son fonds.
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artmonte-carlo, 6-7 juillet 2024, Grimaldi Forum, 10, avenue Princesse-Grace, 98000 Monaco.
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*1 «Turner, le sublime héritage», 6 juillet-1er septembre 2024, Grimaldi Forum, Monaco.
*2 « Miquel Barceló, océanographe », 7 juin-13 octobre 2024, Villa Paloma, Monaco.
*3 « Pasolini en clair-obscur », 29 mars-29 septembre 2024, Villa Sauber, Monaco.