Trois photographes sont en lice pour le Prix Viviane Esders, qui vient de dévoiler leurs noms. Il s’agit cette année de Nicole Gravier, née à Arles en 1949 ; Jean-Claude Delalande, né à Paris en 1962 ; et Hannah Collins, née à Londres, au Royaume-Uni, en 1956. Le jury a « choisi de sélectionner trois démarches et approches distinctes de la photographie, reflets des pratiques photographiques de ces quarante dernières années ».
Créé en 2022 par l’experte du même nom, le Prix Viviane Esders veut saluer chaque année l’œuvre d’un photographe européen professionnel de plus de 60 ans, indépendant et encore en activité. Au total, 178 candidatures de 17 pays européens ont été reçues cette année, dont 24 % de candidatures de femmes photographes.
Nicole Gravier a étudié à l’Académie des Beaux-Arts d’Aix-en-Provence et a obtenu son diplôme en peinture en 1971. Elle porte un intérêt particulier sur les photos-romans, travaillant, dans les années 1970, sur des séries qui interrogent entre autres le féminisme, subtilement abordé. Elle expose à partir de 1979, en France et dans le monde, notamment en 1999 dans « Beyond The Photographic Frame » à l’Art Institute of Chicago, qui acquiert une de ses œuvres.
Jean-Claude Delalande a suivi des études de comptabilité, puis, à 18 ans, intègre une compagnie d’assurances dans laquelle il restera pendant 37 ans. Il a continué de nourrir parallèlement sa passion pour la photographie en réalisant des portraits de sa famille, des paysages « tristes après l’orage », des autoportraits et met en scène ses proches dans leur environnement, démarche qui donnera la série « Quotidien ». Jean-Claude Delalande a vu son travail montré à la Maison européenne de la photographie, à la Bibliothèque nationale de France site François-Mitterrand, à Paris ; au Mucem, à Marseille ou encore aux Rencontres photographique d’Arles.
Britannique, Hannah Collins vit aujourd’hui entre Londres et Almeria, en Espagne. Elle avait été nommée au Turner Prize en 1993. Son travail, dont les séries peuvent se déployer sur plusieurs années, vise à « étendre les domaines de la photographie et du cinéma ». Ses œuvres « s’inscrivent dans des cadres historiques et sociaux avec un large éventail de sujets et de lieux géographiques ». En 2015, une rétrospective lui a été consacrée au Sprengel Museum de Hanovre (Allemagne), lorsqu’elle a reçu le prix Spectrum. L’exposition a ensuite été présentée au Camden Art Centre de Londres et au Baltic Centre à Newcastle, toujours au Royaume-Uni. En 2019, son diaporama numérique créé avec le musicien Duncan Bellamy a été présenté à la Fondation Antoni Tàpies à Barcelone et au SFMOMA (San Franciso Museum of Modern Art).
Le prix sera remis le mercredi 9 octobre 2024 au Jeu de Paume, à Paris. Le lauréat recevra une dotation de 50 000 euros, dont 10 000 euros seront consacrés à l’édition d’un ouvrage. Les deux autres finalistes recevront chacun 5 000 euros.