Le musée d’Orsay rouvre ce mois de mai 2024 les salles dévolues à l’Art nouveau français et belge (salles 61 à 66 du « Médian Seine ») après une campagne de réaménagement de ces espaces, qui n’avaient jamais été rénovés depuis l’ouverture de l’institution. « L’accrochage des collections y a été revu et les modes de présentation repensés », explique le musée.
Dès son ouverture en décembre 1986, le musée d’Orsay propose « une vision pluridisciplinaire de l’histoire de l’art du XIXe siècle ». Les arts décoratifs y avaient une place de choix, notamment pour la période de l’Art nouveau (1890-1914). Cela a été permis « grâce au travail exemplaire de constitution d’une collection de référence effectué par les équipes de préfiguration du musée ».
Depuis leur ouverture, les salles du Médian Seine ont accueilli les collections Art nouveau françaises et belges, autour des trois décors structurant l’organisation de l’espace : les boiseries de l’hôtel Aubecq (Bruxelles), la salle à manger d’Alexandre Charpentier et la salle du chevalier de l’idéal de Jean Dampt. La muséographie avait été pensée à l’époque par les équipes de Gae Aulenti « sous forme de vastes podiums centraux et vitrines creusées dans les cimaises autour de chaque salle ».
Une réflexion sur le devenir de ces espaces a été conduite ces dernières années par les équipes du musée pour accueillir un mobilier qui résulte de plus de trente ans de politique d’acquisition au cours desquels la collection a doublé. « Il a été décidé de faire évoluer certains modes de présentation », explique le musée. En effet, il s’agissait de compléter le dispositif initial en s’accordant aux orientations actuelles du musée : « incarner un peu plus fortement l’atmosphère des décors et apporter par la médiation écrite des éléments de contexte permettant de mieux appréhender les œuvres ».
Des couleurs des cimaises (aujourd’hui plus chaudes) à la pose du parquet, jusqu’à la rédaction de dix panneaux de salle (trilingues), la volonté de faire peau neuve et « de clarifier les unités de sens » ont motivé les équipes à proposer une scénographie qui permet de mettre en valeur les collections. Par ailleurs, toutes les opérations ont été conduites en interne par les équipes de l’institution (conservation, régie des œuvres, documentation, atelier d’ébénisterie, service de l’architecture, de la sécurité et de la maintenance du bâtiment).
Sont aussi présentées de nouvelles acquisitions, comme un guéridon d’Hector Guimard acquis en 2022 ou le legs d’un ensemble de porcelaines de Taxile Maximin Doat reçu en 2020. Les salles accueillent actuellement près de 350 œuvres. « L’accrochage veille désormais à accentuer l’interdisciplinarité en intégrant peintures et sculptures au plus près des œuvres d’art décoratif », précise le musée d’Orsay.