Lancées en 2022 par l’Adiaf, et bénéficiant du concours de son mécène Catawiki, les Bourses Émergence sont un dispositif de soutien au développement professionnel international de la jeune scène française des arts visuels. Dotées de 1 500 euros, ces bourses s’adressent aux artistes, mais aussi aux critiques d’art et/ou commissaires d’expositions de moins de 40 ans.
Elles sont attribuées dans trois catégories, celle des artistes, individuels ou collectifs ; les bourses pour les étudiants en fin d’études ou jeunes diplômés issues des trois écoles d’art partenaires de l’Adiaf (la Villa Arson à Nice, l’École des beaux-arts de Nantes-Saint-Nazaire et le Post-diplôme « Art » de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, présente pour la première fois cette année) ; enfin, une bourse est attribuée à un critique d’art et/ou commissaire d’exposition.
250 dossiers de candidatures ont été reçus pour cette édition 2024. Le jury, composé de Lucie Treguier et Duan Zhang De Courrèges (représentants l’Adiaf), de Cyrille Coiffet et Tatiana Ruiz (représentants de Catawiki), de Jean- Baptiste Costa de Beauregard et de l’artiste Giulia Andreani, s’est réuni à Paris le 7 mai 2024.
Dans la première catégorie, les lauréats de cette 3 e édition sont l’artiste, cinéaste et chercheuse Caroline Déodat, qui « explore les dimensions spectrales de l’image en mouvement dans une circulation entre fiction et ethnographie » ; ainsi que l’artiste autodidacte Kévin-Ademola Sangosanya, dont la pratique s’intéresse aux « frontières entre les mondes visibles et invisibles et les différents portails qui lient les deux », et englobe les médiums de la peinture, du texte et de l’installation.
Dans la seconde catégorie, les bourses ont été attribuées à Emma Ben Aziza, étudiante de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, dont le travail « frôle l’approche documentaire, l’écriture poétique et fictionnelle » et « accorde une attention particulière aux "petites" histoires dans la grande » ; à Coline Gillet, étudiante de l’École des Beaux-Arts de Nantes-Saint-Nazaire, qui montre « les violences sexuelles et leurs conséquences, le vécu réel des personnes psychiatrisées dans une société normative et l’impact des traumatismes transgénérationnels » ; et à Laura Moutte, résidente de la Villa Arson à Nice, qui « affirme son approche pluridisciplinaire en harmonisant son, écriture et performance autour de la question des territoires ».
Enfin, c’est le chercheur et curateur indépendant Pierre-Antoine Irasque, âgé de 34 ans, engagé à la convergence des luttes écologiques, féministes, décoloniales et queers, qui a reçu la bourse dédiée à un critique d’art et/ou commissaire d’exposition.