Alors que nombre de galeries multiplient les « pop-up » pendant la durée de la Biennale de Venise, Lo Studio s’installe, elle, de façon pérenne. Inauguré pendant la semaine d’ouverture de la Biennale, son nouvel espace se déploie sur 150 m2 dans Dorsoduro, non loin du Palazzo Cavanis – où est présentée jusqu’au 1er septembre l’exposition d’Ewa Juszkiewicz – et de l’espace vénitien de la 193 Gallery, qui pourrait lui aussi devenir permanent. L’espace se situe aussi dans un périmètre qui comprend l’Accademia, la Collection Peggy Guggenheim, la Punta della Dogana… La ligne directrice de Lo Studio sera art, design, architecture mais aussi artisanat. « Venise est un village international, même en dehors des périodes de Biennale. J’habitais le quartier mais je n’avais pas au départ l’idée d’y avoir un espace, quand ce lieu s’est libéré », confie Nadja Romain, fondatrice de l’enseigne, auparavant basée à Londres.
La double exposition inaugurale (jusqu’au 29 novembre 2024) adresse un clin d’œil à la Sérénissime et à l’eau. L’Italienne Irene Cattaneo a conçu une présentation poétique de sculptures-objets et de mobilier autour de la météo changeante de la lagune, avec des lampes en forme d’éclair sortant d’un nuage, de lavabo-nuage ou de tables basses inspirées de l’archipel vénitien, un univers un brin surréaliste que n’aurait pas renié une Peggy Guggenheim, hôte illustre de la cité. Quant au duo d’artiste Bloko 748, formé d’Antonio Davanzo et de Victor Miklos Andersen, il occupe l’autre partie de la galerie avec un ensemble de mobilier pop brouillant les frontières entre fabrication numérique et manuelle, matériaux synthétiques ou naturels, comme d’anciens pilotis vénitiens, rappel discret de l’avenir incertain de l’ancienne Cité des Doges. Prévoir entre 350 euros le verre d’artiste et 50 000 euros pour les pièces les plus onéreuses. « Je souhaite montrer à travers ce nouveau lieu les jeunes générations qui s’emparent du design et de l’artisanat. Bref, rappeler que Venise est vivante », conclut Nadja Romain.