La Foire Drawing Now est de retour à Paris du 21 au 24 mars 2024, pour sa 17e édition. Ce sont quelque 73 galeries issues de 15 pays – Royaume-Uni, Allemagne, Autriche, Belgique, Italie, Japon, Portugal, Roumanie, Turquie, entre autres – qui se retrouvent à ce grand rendez-vous consacré au dessin contemporain sous toutes ses formes. « C’est revigorant, nous continuons à attirer de nouvelles galeries tout en gardant la confiance des fidèles», confie Carine Tissot, codirectrice de l’événement. Parmi les 19 nouveaux participants – soit 26 % du total – figurent des enseignes parisiennes comme Nathalie Obadia, Double V, Les Douches la Galerie ou encore Parliament, mais également roumaine (Gaep, Bucarest), portugaise (Presença, Porto) et japonaise (Kobayashi, Tokyo). Elles sont présentes dans les trois secteurs de la Foire : Général au rez-de-chaussée, Insight et Process au niveau -1 du Carreau du Temple, aux côtés de galeries déjà venues en 2023 ou précédemment, telles que Backslash, By Lara Sedbon, Bernard Jordan, Catherine Issert, Berthet-Aittouarès, Eric Mouchet, Georges-Philippe et Nathalie Vallois, Lelong & Co., Templon… Certains exposants participent d’ailleurs à la fois à Art Paris et à Drawing Now !
La Foire permet d’embrasser un panorama « sur ces soixante à soixante-dix dernières années, jusqu’aux travaux les plus actuels », résume Carine Tissot. « Si les prix s’étendent en général de 1000 à 100000 euros, pour les artistes les plus confirmés, c’est à Drawing Now que certains amateurs qui ne font qu’un ou deux achats par an, et parfois ne fréquentent ni les galeries ni les autres foires, choisissent de dépenser entre 3000 et 10000 euros pour s’offrir une œuvre », ajoute-t-elle. De Pierre Alechinsky chez Lelong & Co. à Cathryn Boch chez Papillon (elle est présente également dans l’exposition « Dislocations » au Palais de Tokyo, à Paris, jusqu’au 30 juin 2024), les visiteurs ont l’embarras du choix.
Il faut dire que ces dernières années, le champ du dessin s’est considérablement élargi. « Cela fait longtemps que le dessin s’est affranchi de la feuille et du fusain. Il est désormais sans limites. Il existe toute une nouvelle génération d’artistes qui s’est approprié le dessin sans pour autant se mettre des œillères. Ce médium transcende de plus en plus de multiples pratiques, c’est notre rôle de montrer ces différents champs d’applications », explique Carine Tissot. Elle voit « un signe que le dessin contemporain n’est plus considéré comme secondaire » dans le fait qu’Abdelkader Benchamma soit nommé au prix Marcel-Duchamp 2024, le médium occupant une place importante dans la pratique de l’artiste…
Coup de projecteur sur l'animation
Cette année, dans cette dynamique d’extension du domaine du dessin, c’est l’animation qui bénéficie d’un important coup de projecteur, en premier lieu à travers l’exposition « Animation : mécanique de l’esprit ». Réalisée en partenariat avec le Frac Picardie, détenteur d’un vaste fonds dédié aux œuvres sur papier contemporaines, elle explore « l’association des frontières entre humains et machines en montrant des œuvres d’animation et des dessins de plasticiens et d’animateurs », précisent les organisateurs. Joana P. R. Neves, directrice artistique de la Foire et commissaire de l’exposition, a invité des artistes à répondre à la question : « En quoi l’animation contribue-t-elle au dessin contemporain et vice-versa ? » Massinissa Selmani, Éléonore Geissler, Catharina Van Eetvelde, Sébastien Laudenbach, Inci Eviner, Hugo Arsac, Yoriko Mizushiri, Ryo Orikasa ou encore Fabien Granet y sont présentés. Cette thématique se poursuit à Amiens avec trois expositions. D’abord à la maison de la culture, qui mettra à l’honneur Inci Eviner dans un accrochage intitulé « Mécaniques de l’esprit », également coordonné par Joana P. R. Neves. Au Frac Picardie, David Prudhomme ressuscitera la fameuse « Danse des morts » sous le commissariat de Carine Roma, tandis que Joana P. R. Neves y a conçu l’exposition « Les Formes de l’invisible : films d’animation d’Elika Hedayat ». Le thème de l’animation fait l’objet d’une des conférences organisées par la Foire le 24 mars. Un symposium dresse, le 21 mars, un état des lieux et des pratiques du médium à travers les sciences, l’éducation, la collection… Le prix Drawing Now est décerné pendant le Salon. Caroline Corbasson, Stéphanie Mansy, Catherine Meurisse, Marine Pagès et Tatiana Wolska – un quintet très féminin ! – sont cette année en lice pour cette récompense dotée de 15000 euros et accompagnée d’expositions.
Changer de position pour changer de regard
Au niveau supérieur, le parcours Parallaxe pose un regard sur des œuvres singulières. La sélection – de Claude Parent (galerie 8+4, Paris) à Roger Ballen (Les Douches la Galerie, Paris) – a été opérée par un comité constitué de Joana P. R. Neves, accompagnée de Claudine Grammont (cheffe du Cabinet d’art graphique du Centre Pompidou, à Paris) et de Filipa Oliveira (commissaire et conservatrice en arts visuels pour la Ville d’Almada, au Portugal). Outre Parallaxe, les visiteurs peuvent suivre les parcours suggérés par différentes personnalités comme la designer Constance Guisset. Tous les chemins mènent au dessin!
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Drawing Now Art Fair, 21-24 mars 2024, Le Carreau du Temple, 4 rue Eugène-Spuller, 75003 Paris.