D’après le Art Basel and UBS Global Art Market Report 2024 publié en ligne ce 13 mars, le marché de l’art a résisté l’an dernier. Il n’a en effet diminué que de 4 % en 2023, pour un montant total estimé à 65 milliards de dollars (59,4 milliards d’euros). Ce chiffre est toutefois supérieur au niveau d’avant la pandémie en 2019, établi à à 64,4 milliards de dollars.
Deux données dominent le rapport très détaillé établi par l’économiste de la culture Clare McAndrew, fondatrice d’Arts Economics, et copublié par Art Basel et UBS. Tout d’abord, à l’échelle globale, « le marché de l’art chinois, freiné pendant plusieurs années par les restrictions de la COVID-19, a dépassé le Royaume-Uni pour devenir le deuxième marché mondial. Ailleurs, l’inflation élevée, la volatilité économique et les conflits qui divisent le Moyen-Orient et l’Ukraine ont jeté un froid sur l’activité, tandis que les foires, les ventes aux enchères et les calendriers des expositions ont retrouvé leur niveau d'avant la pandémie », explique le rapport.
Ainsi, les États-Unis ont conservé leur position de leader, avec 42 % des ventes en valeur (27,2 milliards de dollars, en baisse de 3 %). La Chine (12,2 milliards de dollars) a dépassé le Royaume-Uni pour prendre la deuxième place avec 19 %. Le Royaume-Uni (- 8 % pour un total de 10,9 milliards de dollars) passe en troisième position, avec une part de 17 %. Quant à la France (- 7 %, 4,6 milliards de dollars), elle reste en quatrième position du marché de l'art, avec 7 % des ventes mondiales, comme en 2023.
Autre grand enseignement du rapport : la contraction du très haut de gamme. « Après une croissance vigoureuse post-pandémie, avec un pic historique de 30,2 milliards de dollars en 2022, le marché de l’art américain a ralenti en 2023, avec une baisse de 10 % à 27,2 milliards de dollars. Les États-Unis sont restés le centre des ventes mondiales les plus chères d’œuvres d’art. La contraction [du marché américain, ndlr] reflète une diminution des ventes dans le haut de gamme », précise le rapport.
En effet, d’après les chiffres fournis par les galeries, « les tendances se sont inversées, avec une hausse significative de 11 % du chiffre d’affaires des [structures moyennes], dont le chiffre d'affaires annuel est inférieur à 500 000 dollars. Les marchands dont le chiffre d’affaires dépasse 10 millions de dollars ont quant à eux connu une baisse de 7 % - certains acheteurs étant plus précautionneux et les ventes se faisant plus rares dans le haut de gamme », pointe le rapport. Un segment « moyen de gamme » sur lequel la France d’ailleurs est dynamique, que ce soit en galerie, sur les foires ou aux enchères, ce qui pourrait expliquer sa résilience face aux aléas du marché, plus tendu dans le monde entier au second semestre 2023…