Il est peu de dire que l’invasion de l’Ukraine par la Russie, qui vient de rentrer dans sa troisième année, a profondément affecté l’Europe. Si les États membres de l’Union européenne se sont unanimement rangés du côté de l’Ukraine, ils n’ont en revanche pas toujours été sur la même ligne concernant la forme que devait prendre ce soutien ni sur son intensité. L’annonce faite par le président français Emmanuel Macron du possible envoi de troupes alliées sur les zones de conflit au côté des forces armées ukrainiennes a pour le moins été diversement accueillie par les autres pays. Ceux situés à proximité de la Russie ont de leur côté largement revu leur politique en matière de défense, deux d’entre eux ayant d’ailleurs rejoint l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord. Ainsi, la Finlande est devenue membre de l’OTAN le 4 avril 2023, et la Suède l’a intégré il y a quelques jours, le 7 mars 2024.
La situation des trois pays baltes, qui partagent des frontières avec la Russie, est elle aussi tendue, eux qui furent pendant des décennies des membres sous contrainte de l’URSS. La Lituanie, dont la fête nationale est célébrée ce 11 mars 2024, a justement recouvré sa liberté en ce jour de 1990. C’est justement cette date qui a été choisie pour présenter le programme de la Saison de la Lituanie en France, qui se déroulera du 12 septembre au 12 décembre 2024, et comptera environ deux cents événements dans des lieux comme le Centre Pompidou et le Palais de Tokyo à Paris, la Fondation Fiminco à Romainville, le Carré d’art à Nîmes… L’événement, titré « Se voir en l’autre », entend revenir sur les liens qui unissent les deux pays depuis des siècles – l’ambassadeur du pays à Paris a rappelé qu’Henri III, roi de France entre 1574 à 1589, était grand-duc de Lituanie. Mais cette saison doit aussi à la proximité de vue des deux pays sur la guerre en Ukraine. Présent à Paris, Simonas Kairys, ministre de la Culture de Lituanie, a rappelé qu’il était sur la liste des personnes recherchées émise par Vladimir Poutine pour « Insulte à l’histoire », après avoir demandé le démantèlement des monuments à la gloire de l’URSS subsistant en Lituanie. « Nous vivons un moment spécial, nous sommes influencés par l’agresseur mais aussi par la façon de se battre contre lui, a-t-il déclaré au sujet de cette saison. Et la culture joue un rôle spécial dans ce combat pour la liberté ».