Galerie Lullo Pampoulides
Si nombre de galeries d’art ancien ont sorti des peintures d’artistes femmes, bien plus rares sont les sculptures… La galerie italienne montre, un peu cachée dans un angle, une Vierge en terre cuite peinte attribuée à Luisa Roldan, selon la galerie « la première sculptrice espagnole », qui par ailleurs travaillait pour le roi. L’an dernier, également à la Tefaf, la galerie avait vendu une autre sculpture de l’artiste au Philadelphia Museum of Art. Cette petite pièce ravissante affichée à « moins d’un demi-million d’euros » prendra-t-elle , elle aussi, le chemin des États-Unis ?
Galerie Chenel
Parmi les pièces superbes présentées par la galerie Chenel (Paris) figurent un buste d’Athéna, marbre romain du Ier ou du IIe siècles après J.-C. Elle a fait partie des collections d’un cardinal espagnol avant de passer dans une famille française où elle est restée depuis. Ses traits rappellent un exemplaire du Louvre, cette fois en pied. Le prix est secret, la pièce étant vendue à une collection européenne. Autre pépite du stand : un camée représentant Agrippa Postumus, fils adoptif de l’empereur Auguste et datant du Ier siècle avant J.-C., et assassiné par Tibère... Il fut agrémenté de pierres semi-précieuses au XVIIIe siècle. « Il est très rare d’avoir pour un camée un buste et non pas un profil en relief et ici l’état est impeccable », souligne Ollivier Chenel. Prévoir entre 1 et 2 millions d’euros.
Galerie Steinitz
La galerie Steinitz (Paris) expose entre autres un vase couvert en albâtre sculpté de motifs de godrons et de masques de satyre. Outre la beauté de la pièce, sa provenance est insigne puisqu’il a fait partie des collections de Louis XIV au château de Versailles, selon l’inventaire général des meubles de la Couronne datant du XVIIIe siècle. Il avait alors un pendant, conservé aujourd’hui à Versailles. D’après la galerie, les grands vases en albâtre, en raison de la rareté de la matière, furent peu réalisés au XVIIIe siècle et sont restés rares en France. La pièce s’est vendue ce jeudi, jour du vernissage.
Galerie Kugel
C’est un escargot pas comme les autres qui attend les visiteurs sur le stand époustouflant des Kugel, à l’entrée de la foire. « C’est typiquement un « objet Maastricht », nous avons fait un an de recherches pour le présenter », confie Laura Kugel. En or massif et non en vermeil, fait rare, cette fontaine de table servait à servir du vin ou du schnaps mais elle a visiblement été peu utilisée, vu son état exceptionnel. Peut-être issue de la Kunstkammer de Berlin, elle prouve que ce type d’objets précieux « pouvait parfois utiliser une iconographie destinée à amuser ». Prévoyez plusieurs millions d’euros.
Benjamin Proust
Parmi les pièces de son stand, le marchand parisien Benjamin Proust propose ce buste de prisonnier du IIe siècle après J.-C. Avant de passer entre diverses mains, la pièce a appartenu à l’actrice Josette Day (1914-1978), l’héroïne de La Belle et la Bête de Jean Cocteau. Présentée en 2005 au Fitzwilliam Museum à Cambridge au Royaume-Uni, qui organisait une exposition sur thème, elle témoigne de l’égyptomania ou influence du goût égyptien dans la Rome antique. L’œuvre est en vente autour de 500 000 euros.
Galerie Porcini
Cette année, de nombreux marchands mettent en avant sur la foire les femmes artistes, très recherchées par les musées notamment américains, nombreux à la Tefaf. Telle la galerie Rob Smets qui lui consacre une large partie de son stand. La galerie Porcini, quant à elle, expose côte à côte deux rares gouaches sur parchemin du XVIIe siècle, l’une de Teresa del Po, vendue avec l’estampe de l’artiste dérivant de cette œuvre, représentant Marie Madeleine pénitente (à 55 000 euros) ; et l’autre, une nature morte de Margareta de Heer (à 60 000 euros).
Galerie Oscar Graf
La galerie parisienne Oscar Graf a sélectionné trois pièces signées d’artistes femmes pour son stand de la Tefaf. En premier lieu une tapisserie remarquable par ses différentes textures et par le symbolisme tout en douceur qui s’en dégage. Réalisée par Mary Jane Newill vers 1899, elle fait partie de cinq pièces illustrant une série de poèmes, les quatre autres étant déjà dans des musées. Celle-ci vient d’être vendue pour moins de 50 000 euros. Les autres pièces sont un Hermès en émail de Norah O’Kelly ainsi qu’un vase de la Finlandaise Sigrid af Forselles.
Galerie Georg Laue
Spécialiste des Kunstkammer, la galerie Georg Laue de Munich présente dans un cabinet intimiste cet étonnant autel miniature rempli d’une myriade de personnages lilliputiens en bois de rose et ornés de perles, de pierres précieuses, de plumes de colibri ou même de gueules de crocodiles en peau de reptile… Selon les recherches de la galerie, il s’agit d’une des plus importantes œuvres d’art religieux créé au Mexique à la suite de la Conquista espagnole… Prévoir un budget conséquent : 850 000 euros.
Galerie Louis & Sack
Cette jeune enseigne parisienne participe pour la première fois à la Tefaf, dans la section Showcase installée en étage. Spécialisée dans l’art japonais et coréen abstrait d’après-guerre à aujourd’hui, elle expose des peintures ainsi que cette céramique délicate de Yukiya Izumita, proposée à 15 000 euros. Une pièce qui témoigne d’un travail de l’argile un brin sauvage et audacieux, « comme un origami géant », et « dont les formes dégagent une beauté et une tension tranquille » d’après la galerie.
Tefaf, jusqu'au 14 mars, MECC, Maastricht, Pays-Bas, www.tefaf.com