Nuria Enguita a démissionné de son poste de directrice de l’Instituto Valenciano de Arte Moderno (IVAM) à Valence, en Espagne. Selon la presse hispanique, cette décision fait suite à des soupçons de conflit d’intérêts. Nuria Enguita aurait transféré la propriété de deux terrains à une organisation sans but lucratif, la Todolí Citrus Foundation, qui étudie les agrumes – une structure présidée par l’expert en art Vicente Todolí, directeur du Pirelli HangarBicocca à Milan depuis 2012. Problème : celui-ci faisait partie du jury du concours qui l’a placée à ce poste… La directrice a entamé le processus de donation des terrains quelques mois seulement après avoir pris ses fonctions en septembre 2020. Selon le ministère espagnol de la Culture, les terrains, situés non loin de la côte d’Alicante, vaudraient autour de 10 000 euros.
« Compte tenu de la plainte déposée [contre moi] par la Generalitat de Valence et des attaques incessantes à mon encontre basées sur des informations erronées, il est évident que je ne dispose plus du soutien du gouvernement de Valence. Pour éviter que le musée ne subisse d’autres dommages, j’ai pris cette décision [de démissionner] », a déclaré Nuria Enguita dans un communiqué. Dans El Pais, elle a par ailleurs dénoncé « une campagne diffamatoire à son encontre ».
Selon certaines sources espagnoles, elle pourrait désormais se porter candidate au poste de directrice du Museo Reina Sofia à Madrid… Sa nomination à Valence s’était accompagnée d’une polémique lancée par son prédécesseur, José Miguel García Cortés, qui voyait dans son arrivée « un geste politique ». Le conseil de l’IVAM avait alors démissionné en signe de soutien au directeur sortant.