Lancé en 2012, le Salon artgenève a su en un peu plus de dix ans devenir un rendez-vous important dans le calendrier des foires européennes, grâce à un concept innovant associant taille humaine, convivialité et plateau réunissant galeries commerciales et structures publiques et associatives. Le périmètre de la manifestation a aussi été élargi avec artgenève/musique consacré aux œuvres sonores ou la biennale Sculpture Garden, des initiatives du directeur Thomas Hug. L’été dernier, l’on apprenait cependant le licenciement de ce dernier par le propriétaire de la manifestation, Palexpo (Thomas Hug lancera de son côté le nouveau salon Gstaad Art du 16 au 18 février 2024). Après cette nouvelle, le ministre de la Culture du canton de Genève, Thierry Apotheloz, avait confié au quotidien Le Temps avoir été « préoccupé dès l’annonce du départ du directeur de la tenue de l’édition 2024 ». « Artgenève est un événement qui compte pour le canton, c’est un carrefour de rencontres dans le monde de l’art contemporain, mais aussi l’un des points forts du Fonds cantonal de l’art contemporain », avait souligné celui qui se dit aujourd’hui rassuré par la poursuite de la foire. Nouveau rebondissement en fin de semaine dernière, la presse suisse s’est fait l’écho d’une plainte déposée par Palexpo à l’encontre de son ancien directeur.
Placée sous la nouvelle direction de Charlotte Diwan, l’édition 2024 d’artgenève, dont le vernissage est prévu ce mercredi 24 janvier (jusqu’au 28 janvier), s’annonce cependant sous les meilleurs auspices, avec un plateau de près de 80 galeries d’art moderne et contemporain de haute tenue, notamment les poids lourds de Suisse et de France. Fidèle à son concept, le Salon accueille aussi des structures non commerciales, cette année la Fondation Thalie (Bruxelles), la Collection Boros Berlin, la Fondation Montresso* (Marrakech) mais également le Kunsthaus centre d’art de Bienne ou le Musée d’art et d’histoire de Genève. Ce dernier profite de cette semaine de l’art dans la ville d’élection de Calvin pour dévoiler sa carte blanche au bouillonnant Wim Delvoye. Sous le titre « L’ordre des choses », l’artiste qualifie lui-même son intervention de « vandalisme élégant ». Tout un programme !