C’est sans doute la seule foire qui manquait à Paris pour pouvoir y faire le tour du monde sans quitter la capitale. Après Asia Now (l’Asie), Akaa (l’Afrique), Menart Fair (le Moyen-Orient), c’est au tour de MIRA de compléter le puzzle, avec cette fois l’Amérique latine, (13,5 % de la surface du globe quand même). Du 18 au 22 septembre 2024, la Maison de l’Amérique latine, dans le 7e arrondissement de Paris, accueillera la première édition de cette foire d’art contemporain.
« MIRA veut dire "regarde" en espagnol. C’est une façon d’inviter à regarder ce qui se passe ailleurs dans le monde », confie Manuela Rayo, directrice de la Foire et originaire de Colombie. Installée à Paris, cette dernière est en poste actuellement aux relations extérieures de la RMN-Grand Palais et a donc suivi de près l’organisation des dernières foires qui se sont tenues au Grand Palais Éphémère. Elle a aussi par le passé travaillé au festival Barcú de Bogota. « Paris s’affirme de plus en plus comme la capitale de l’art contemporain et de la culture, renforcée par l’arrivée, entre autres, de galeries comme Mendes Wood DM. Le moment était venu de remplir une place laissée vide, celle de la scène latino-américaine », explique-t-elle. Un ancrage d’autant plus justifié que de nombreux artistes devenus « historiques », en particulier pour l’art cinétique, ont été largement défendus à Paris, quand ils ne s’y sont pas installés…
« Nous avons choisi septembre, un moment un peu plus calme, pour éviter d’être noyés dans le tourbillon du mois d’octobre à Paris », précise la directrice. Une façon aussi de s’installer « six mois après la foire ARCOmadrid, consacrée en partie à l’art latino. Mais cette scène doit s’exporter ailleurs aussi ! ». Avec autour de vingt exposants, cette « boutique fair » devrait associer galeries venues d’Amérique latine, certaines ayant des antennes en Europe, avec d’autres déjà implantées à Paris. Des enseignes du Brésil, du Mexique, d’Argentine, du Pérou ou de Colombie ont déjà confirmé leur participation, dont plusieurs exposent à Art Basel Miami Beach ou à Untitled Miami. « L’Amérique latine représente une région énorme et une culture très riche – photo, sculpture, peinture… Une scène marquée entre autres par de nombreuses problématiques politiques ou postcoloniales, par un engagement envers l’histoire. Elle a besoin d’être davantage montrée », explique Manuela Rayo, qui entend donner aux artistes exposés « un accès aux collectionneurs européens ». Et pour soigner l’empreinte carbone, une logistique adaptée est actuellement à l’étude, avec en projet un partenariat pour le transport des œuvres en bateau depuis le continent américain. « La plupart des galeries n’ont pas de rendez-vous à l’heure actuelle hors de l’Amérique latine, note la directrice. Plus qu’une foire, ce sera un passeport pour cette région du monde ! »