En 2007, les Éditions Diane de Selliers ajoutaient à leur catalogue de beaux livres rares cet ouvrage écrit entre 1005 et 1013, devenu une référence. Distingué dès l’année suivante pour sa contribution au rayonnement international de la littérature et de l’art japonais par le ministère de la Culture du Japon, puis en 2009 par le Grand Prix du jury de La Nuit du livre, il a reçu en 2018 le prix d’honneur du ministre des Affaires du Japon. Épuisé, il est réédité en Petite Collection à l’occasion de l’exposition « À la cour du Prince Genji » au musée national des Arts asiatiques – Guimet, à Paris (du 22 novembre 2023 au 25 mars 2024).
Dans la traduction de René Sieffert, ce chef-d’œuvre de la littérature médiévale du pays du Soleil-Levant, rédigé au début du XIe siècle par Murasaki-Shikibu, dame de compagnie de l’impératrice Fujiwara Akiko, narre les aventures politiques et galantes du prince Genji le Radieux dans l’atmosphère de la cour de Heian, l’actuelle Kyoto. En regard du texte, considéré comme le premier roman psychologique au monde, l’iconographie d’un raffinement extrême reproduit 520 œuvres en couleurs du XIIe au XVIIe siècle, pour la plupart inédites en Occident – dont l’intégralité des plus anciens fragments de rouleaux subsistant du XIIe siècle, classés Trésors nationaux au Japon. Ces œuvres inestimables sont commentées par Estelle Leggeri-Bauer, directrice du département d’études japonaises à l’Inalco et spécialiste de la peinture narrative japonaise et des Genji-e (littéralement les «images du Genji »).
Murasaki-Shikibu, Le Dit du Genji illustré par la peinture traditionnelle japonaise, traduction de René Sieffert, préface de Midori Sano, Éditions Diane de Selliers, 2023, 3 volumes reliés et un livret d’accompagnement sous coffret, 312 pages, 520 illustrations, 165 euros.