C’est inédit : la maison Phillips organise pour la première fois une vente physique à Paris. La vacation se déroulera le jeudi 30 novembre au siège de la maison de ventes, rue du Bac, dans le 7e arrondissement. Le vendeur et Phillips sont tombés d’accord pour disperser la collection à Paris, étant donné son fil rouge étroitement lié à la capitale. Mais aussi d’attendre un créneau moins encombré que celui de Paris Photo. Un bon coup pour Phillips en Europe, alors que Sotheby’s réorganise ses équipes à Paris et à Londres…
En effet, cet ensemble de 66 lots estimés au plus à 443 000 euros et exposé dans ses salons jusqu’à la vente fait la part belle à la capitale. Cette collection privée parisienne offre en point d’orgue un exemplaire de l’iconique portfolio de douze tirages de Melvin Sokolsky – le « Kid » de Harper’s Bazaar – où des mannequins posent en 1963 dans les rues de la capitale, enfermées dans des bulles, ou même sur l’eau de la Seine, grâce à un câble relié à une grue, ensuite effacé au tirage, des décennies avant Photoshop (est. 30 000 à 50 000 euros).
Pour l’équipe de Phillips, la vente est « l’occasion d’acheter des tirages iconiques à des prix attractifs ». Tous les grands noms sont là. Henri-Cartier Bresson avec le célèbre gamin fier comme Artaban, qui porte, rue Mouffetard, deux bouteilles dans ses bras (est. 20 000-30 000 euros). Mais aussi d’autres figures de la photo humaniste comme André Kertész ou Édouard Boubat (avec d’amusants portraits de chiens attablés aux Deux Magots, estimés de 2 500 à 3 500 euros). Ou encore Marc Riboud, René Groebli, William Klein, Sabine Weiss, Martine Franck… Une seule photo est en couleur : un mannequin en manteau rouge par Norman Parkinson posant au pied de la tour Eiffel. Tout un symbole dans la capitale de la mode.