La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a annoncé ce 22 novembre 2023 la réactivation del’Observatoire du marché de l’art et du mouvement des biens culturels. Créée en 1990, cette instance réunit l’ensemble des organisations professionnelles représentatives du marché de l’art et les administrations des ministères de la Justice et de la Culture, l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels ainsi que les Douanes. Elle avait été mise en sommeil en 2018. Sa réactivation suit en cela l’une des 42 préconisations du rapport « Améliorer la sécurité des acquisitions des musées nationaux » remis il y a un an par Christian Giacomotto, Marie-Christine Labourdette et Arnaud Oseredczuk. C’est d’ailleurs ce dernier, conseiller-maître à la Cour des comptes, et qui s’est donc déjà largement penché sur le sujet, qui présidera les travaux de l’Observatoire.
Le ministère est visiblement soucieux de limiter les erreurs et dérives lors des achats d’œuvres d’art pour les collections publiques. En effet, cette relance de l’Observatoire du marché de l’art « s’inscrit dans le cadre du plan d’action visant à renforcer la sécurisation des acquisitions pour les collections publiques mis en œuvre par le service des musées de France (de la direction générale des patrimoines et de l’architecture) », précise le ministère de la Culture. Ce plan d’action « prévoit le renforcement des procédures internes des musées nationaux et de l’administration, en particulier des modalités de fonctionnement des instances d’acquisition des musées, afin de garantir la collégialité et la transparence des décisions. Certains musées se sont également dotés de cellules ou de services chargés du suivi attentif de la provenance des œuvres qu’ils conservent », ajoute-t-il.
Afin de mieux former et sensibiliser les conservateurs, une « attention toute particulière » a été apportée à la formation « en liaison » avec l’Institut national du patrimoine et avec l’École du Louvre qui vient de lancer un parcours de Master 2 intitulé « Biens sensibles, provenances et enjeux internationaux ».
En outre, une version actualisée de la charte de déontologie et des bonnes pratiques des conservateurs du patrimoine sera bientôt diffusée, ainsi qu’un « vade-mecum des acquisitions ». Enfin, le Service des musées de France « verra ses effectifs renforcés en 2024 afin d’exercer un rôle d’impulsion, de conseil et de coordination sur la question des provenances des biens culturels en liaison avec l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC) ».