Ce prix, créé par François Pinault en 2015 en hommage à son ami écrivain et historien de l’art Pierre Daix, récompense chaque année un ouvrage consacré à l’histoire de l’art moderne ou contemporain. Cette année, le prix Pierre Daix a été attribué à Paula Barreiro López pour son ouvrage Compagnons de lutte. Avant-garde et critique d’art en Espagne pendant le franquisme (Éditions de la Maison des sciences de l’homme), dans lequel l’historienne de l’art revient sur la période du franquisme tardif (1957-1975). La réflexion de l’auteure, nourrie de nombreux entretiens et archives inédites, s’appuie sur le travail de sept critiques et historiens de l’art espagnols ayant pris part à la vie intellectuelle et politique de leur pays dans les années 1960. À travers une approche transdisciplinaire et internationale, l’ouvrage met en lumière le rôle joué par la critique d’art dans les mouvements de contestation antifranquiste, et plus particulièrement la manière dont celle-ci a contribué à la production d’une esthétique et d’un art intrinsèquement politiques.
Aujourd’hui professeure d’histoire de l’art contemporain à l’Université́ Toulouse - Jean-Jaurès, Paula Barreiro López est l’auteure de deux ouvrages portant sur le développement de l’abstraction géométrique en Espagne. Depuis, ses recherches portent essentiellement sur les différents échanges artistiques et politiques culturelles ayant eu cours en Europe et en Amérique latine pendant la guerre froide.
Les autres ouvrages nommés étaient : Vers un art anthropocène. L’art écologique américain pour prototype de Bénédicte Ramade (Les Presses du réel) ; Ciels d’Amérique. 1801-2001 d’Alain Cueff (Les Belles Lettres) ; Magic Moirés. Gerald Oster et l’art des moirages d’Arnauld Pierre (Macula) ; Le Long Combat de l’Afrique pour son art. Histoire d’une défaite postcoloniale de Bénédicte Savoy (Seuil) ; Le Japonisme, un art français de Sophie Basch (Les Presses du réel) ; et L’art de la décolonisation. Paris-Dakar, 1950-1970 de Maureen Murphy (Les Presses du réel).
Cette année, le jury était composé de Laure Adler (journaliste, femme de lettres), Jean-Louis Andral (historien et critique d’art, directeur du musée Picasso d’Antibes), Martin Bethenod (président du Crédac, président des Archives de la critique d’art), Nathalie Bondil, (historienne de l’art, directrice du nouveau département du musée et des expositions de l’Institut du monde arabe), Jean-Pierre Criqui (conservateur des collections contemporaines, Musée national d’art moderne / Centre Pompidou, rédacteur en chef des Cahiers du Musée national d’art moderne), Cécile Debray (historienne d’art, présidente du Musée national Picasso-Paris), Donatien Grau (historien de l’art et de la littérature française, critique d’art et écrivain), Christophe Ono-dit-Biot (directeur adjoint de la rédaction de l’hebdomadaire Le Point, écrivain), Bruno Racine (directeur de Palazzo Grassi - Punta della Dogana, écrivain) et Pascal Rousseau (historien de l’art moderne et contemporain, récipiendaire du Prix Pierre Daix 2020).