Depuis le 16 octobre, une partie du millier d’employés du Centre Pompidou est en grève tournante – ce qui a perturbé notamment la « semaine de l’art » pendant la foire Paris+ par Art Basel. Face au grand chamboulement que représente la perspective de fermeture de l’institution pour d’importants travaux de 2025 à 2030, ils s’inquiètent de la pérennité de leurs emplois non seulement pendant cette période, mais aussi pour la suite.
Le 14 novembre, les discussions avec le ministère de la Culture n’ont pas abouti. Au point que la grève a été reconduite jusqu’au 15 décembre inclus. Hier, à l’issue de ces négociations, le président du Centre Pompidou Laurent Le Bon, qui veut « sortir par le haut de ce moment d’inquiétude légitime des agents », a reconnu que les échanges avaient été tendus. « Il y a eu de grands engagements à la suite de six réunions avec les syndicats, a expliqué le cabinet de la ministre de la Culture. Nous répondons à la majorité des points du préavis de grève des organisations syndicales ». Toutefois, deux pierres d’achoppement demeurent. D’une part, les syndicats demandaient la relocalisation temporaire des équipes et des collections dans un lieu unique, ce que Laurent Le Bon a jugé impossible. Au lieu de cela, « quatre lieux sont confirmés pour accueillir les agents pendant la fermeture : le Grand Palais ; Massy (Essonne) pour les réserves à partir de mi-2026 ; le bâtiment Lumière pour la BPI ; et enfin le chantier du Centre Pompidou pour les équipes de la sécurité », explique-t-il.
Autre nœud : la crainte d’une externalisation d’une partie des postes, sachant que 25 % du personnel partira à la retraite d’ici 2030. Les déclarations du Centre Pompidou et du ministère, qui ont précisé qu’il n’y aurait « aucun licenciement ni départ contraint pendant les travaux », ne les ont pas totalement rassurées. « Il est trop tôt en 2023 pour figer l’organisation du Centre Pompidou alors même qu’il est en plein développement », a déclaré Laurent Le Bon.