Si la semaine de l’art à Paris a été l’occasion d’admirer des œuvres insignes des plus grands créateurs, elle a aussi été l’occasion de découvertes d’artistes émergents, un secteur du Salon Paris+ par Art Basel étant même dédiés aux « Galeries Émergentes » en partenariat avec le groupe Galeries Lafayette. Le soutien aux jeunes pousses est en effet indispensable. De multiples résidences ont déjà été mises en place, de Poush Manifesto à Aubervilliers et Artagon à Pantin à la Fondation Fiminco à Romainville. Des aides aussi ont été créés, parfois depuis des années, dont deux ont récemment annoncé leurs bénéficiaires 2023. Le 20 octobre, la Fondation Pernod Ricard a dévoilé le 24e récipiendaire de son prix. Ce dernier, qui récompense annuellement un plasticien de moins de 40 ans de la scène artistique française, a souvent été un tremplin pour les artistes qui en ont bénéficié, à l’exemple de Tatiana Trouvé, Loris Gréaud, Lili Reynaud Dewar ou Clément Cogitore… Ce mois d’octobre, c’est l’artiste Eden Tinto Collins, née en 1991, qui a été choisie. Elle recevra une aide pouvant aller jusqu’à 15 000 euros pour un projet personnel à l’étranger.
La Bourse Révélations Emerige a quant à elle été décernée le 17 octobre à Johanna Mirabel, née elle aussi en 1991. Destinée également à la scène française, cette aide permet chaque année au lauréat de bénéficier d’un accompagnement et d’une exposition dans une galerie partenaire, cette année Nathalie Obadia, grâce une dotation de 15 000 euros. Un atelier lui est aussi mis à disposition.
Cet accompagnement original a déjà permis de belle réussites ! Ainsi, lauréat de la Bourse Révélations Emerige en 2016, Edgar Sarin continue à travailler avec Michel Rein, la galerie partenaire à l’époque, qui lui a consacré six expositions personnelles à Paris et Bruxelles. La semaine dernière, sur la Foire Paris+ par Art Basel, l’enseigne a cédé toutes les éditions (8 exemplaires) de sa sculpture en bronze Haniwa présentée sur le stand au prix de 30 000 euros pièce ! Depuis la Bourse Révélations Emerige, l’artiste bénéficie également d’expositions dans des lieux publics et privés, à l’exemple de « Subterranean Homesick Blues » actuellement présentée à 91350 Le Marais, lieu fondé par Victoire de Pourtalès et Benjamin Eymère alliant art et agriculture. Edgar Sarin y présente dans une grange une fresque de 36 mètres de long peinte avec des pigments telluriques qui se présente comme une vaste architecture. Un environnement indéniablement propice à de nouvelles émergences.