Pour son arrivée dans la capitale française, Design Miami/ Paris s’offre un écrin très parisien. Et très chic : l’Hôtel de Maisons, ancienne résidence de l'État gabonais. Ce somptueux hôtel particulier est assorti d’un grand jardin, idéal pour prendre un thé au soleil automnal ou admirer une belle sélection de pièces contemporaines. Parmi elles, une habitation fonctionnelle de Jean Prouvé présentée par la galerie Seguin – comparable à celle que l’enseigne montre dans le jardin des Tuileries dans le cadre du programme public de Paris+ par Art Basel. Mais aussi un abri en textile de béton de Marc Leschelier présenté pour la première fois par la galerie Ketabi Bourdet, prototype à 40 000 euros.
Mais le principal se joue à l’intérieur. « Chacun a dû s’adapter au lieu, qui, au-delà des contraintes, permet de montrer les pièces comme dans un intérieur habité et non pas comme dans une foire », souligne François Laffanour. Tous doivent partager chaque salon avec un confrère. Aussi immense soit-il, aussi hauts soient ses plafonds, l’hôtel particulier ne permet pas d’offrir à chacun une surface conséquente, ce qui a conduit certains marchands, un peu à l’étroit, à passer leur tour. Ils ont peut-être eu tort si l’on en juge par la fréquentation so chic du salon au vernissage VIP mardi 17 octobre : Chris Dercon, nouveau directeur général de la Fondation Cartier, le collectionneur Jean Pigozzi – ravi de voir « ses » Chéri Samba exposés au musée Maillol –, venu en voisin Amyn Aga Khan (frère de l’Aga Khan) – en bonne compagnie et pourtant plus connu pour son goût classique – ou encore Pharrell Williams, rappeur star américain et directeur des collections Homme de Louis Vuitton… Mais aussi de nombreux grands galeristes internationaux de Paris + par Art Basel, des conseillers et des collectionneurs américains ou asiatiques…
Esprit parisien oblige, la foire offre un profil assez classique, avec des valeurs sûres réservées aux poches très bien garnies, visant les visiteurs américains de Paris +. Tel l’iconique canapé Ours polaire de Jean Royère et une table Trapèze de Jean Prouvé chez François Laffanour-Galerie Downtown (prix des pièces sur le stand entre 150 000 euros et plus de 1 million d’euros), des objets emblématiques des Lalanne chez Mitterrand qui a vendu un Âne à plus de 4 millions d’euros trônant dans la cour à un collectionneur français ou, chez Jacques Lacoste, un ensemble de canapé et fauteuils Ours polaire du même Royère « dans son tissu d’origine impeccable », précise le marchand parisien. Un ensemble vendu en preview à des Asiatiques…
Parmi les pièces un peu moins onéreuses et plus variées figurent un canapé de Gio Ponti des années 1950 chez Morentz à 54 000 euros ou un bureau de Joseph-André Motte chez Demisch Danant à 350 000 euros. « C’est mon Graal, je le cherche depuis vingt ans ! », s’exclame Stéphane Danant. Créée pour l’Exposition universelle de Montréal de 1967, la pièce, présentée alors par le Mobilier national, n’étai jamais revenue en France. Pour des créations plus contemporaines, le visiteur pourra s’arrêter chez Friedman Benda, qui ouvrira en 2024 un espace à Paris, et présente entre autres à la foire une singulière table de Daniel Arsham. Ou se rendre sur le trottoir d’en face, voir le nouveau salon Thema.