Zanele Muholi, The Politics of Black Silhouettes, Galerie Carole Kvasnevski (Paris)
On connaît surtout les photographies puissantes de Zanele Muholi, ses portraits et autoportraits qui tentent de réécrire l’histoire visuelle de l’Afrique du Sud dans la société post-apartheid. Ses sculptures ont beaucoup moins été exposées. Pour la première fois en France, la galerie Carole Kvasnevski dévoile ce corpus à travers « The Politics of Black Silhouettes ». Ce projet spécial pour Paris+ est composé de bronzes monumentaux qui rappellent les clichés de Zanele Muholi et dialoguent avec les autres statues du jardin des Tuileries.
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Oscar Tuazon, Oil and Water, Galerie Morán Morán (Los Angeles, Mexico)
L’artiste américain, passionné d’architecture et de minimalisme, détourne la vocation fonctionnelle des objets pour les intégrer dans un paysage. Avec Oil and Water, il présente une fontaine en marbre prenant l’aspect d’un baril de pétrole d’où jaillit un filet d’eau. L’installation apparaît ici comme la relique d’une époque qui touche à sa fin. L’eau et l’huile se mélangent. Le baril se pétrifie et se transforme ainsi en source. Le signe d’une victoire du vivant et de la nature ?
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General Idea, ne pas oublier le VIH, Galeries Mitchell-Innes & Nash, Mai 36 Galerie, Esther Schipper, Maureen Paley
À partir de 1987, le trio d’artistes canadiens se penche sur le fléau du
Sida et produit des installations liées à la maladie jusqu’aux décès de deux de ses membres des suites du VIH, en 1994. AIDS Sculpture détourne les couleurs et les lettres de l’iconique LOVE de Robert Indiana et devient un symbole de lutte à travers le monde. Les graffitis et collages qui s’accumulent sur l’œuvre participent au dialogue avec le public.
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John Giorno, gravé dans la pierre, Galerie Eva Presenhuber (Zurich, Vienne)
À travers sa pratique polyvalente, l’artiste américain transcende les frontières des médiums artistiques en tissant des liens entre arts visuels, poésie performance ou danse. Ici, il a gravé un court poème en lettres capitales blanches sur un rocher. La répétition cyclique des mots reflète son rapport à la spiritualité, Giorno étant adepte du bouddhisme, et rappelle les premiers temps de la création avec la peinture rupestre et les premiers graffitis. À rebours des slogans qui habillent aujourd’hui les murs des villes, ce rocher permet à chacun de s’approprier la poésie universelle de l’artiste.
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Gaetano Pesce, cœurs percés, Galerie Champ Lacombe (Biarritz)
Rare enseigne française à intégrer les Tuileries, la galerie biarrote expose
l’une des grandes figures de l’histoire du design. L’Italien Gaetano Pesce a toujours expérimenté de nouveaux matériaux et des formes innovantes. Ici, il s’inspire d’une de ses lampes de 1969 pour créer un double cœur rouge percé, un motif récurrent dans ses dessins. Une œuvre poétique et empreinte de symbolisme mais aussi d’incertitude qui reprend le mantra philosophique et artistique de l’artiste : ne pas renoncer à la joie, au romantisme et à l’exubérance.
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Gloria Friedmann, Naturalisme animal, Galerie Ceysson & Bénétière (New York, Koerich, Paris, Saint-Étienne, Genève, Lyon, Pouzilhac)
Associant l’ironie, la parodie ou l’incongru, Gloria Friedmann adopte
une démarche quasi naturaliste. Ses tableaux d’animaux nous rappellent que ces êtres nous sont proches et que l’humanité a grandement
à apprendre de ces derniers. Ses sculptures reprennent les codes académiques de la statuaire classique et y ajoutent humour et étrangeté, à l’instar de ce cerf monumental juché sur un visage, lui-même soutenu par des tortues, le tout formant une même communauté terrestre.
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Julien Berthier à la dérive, Galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois (Paris, New York)
Des objets hyperréalistes et fictionnels confrontés à l’espace public. Telle est l’ambiguïté permanente des œuvres créées par l’artiste français Julien Berthier, qui use de l’ironie pour susciter un questionnement. On retrouve ici un bateau récupéré et sculpté, conçu comme un morceau de calanque à la dérive. Un bout de terre devenu mobile par magie et qui crée un malaise : celui de l’urgence climatique.
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Joël Andrianomearisoa, sérénade romantique, Galerie Almine Rech (Paris, New York, Londres, Bruxelles, Shanghai, Monaco)
Entre installation, dessin, artisanat, texte, performance, vidéo ou photographie, l’artiste malgache explore la matérialité des sentiments à travers une œuvre polyphonique aux facettes multiples. Pour les Tuileries, il a créé une sérénade de 15 sculptures en verre placées sur un socle métallique et percées afin que l’eau s’écoule et qu’elles ne puissent se remplir. Un projet inspiré de la série des Progrès de l’amour de Fragonard et de la fontaine du bosquet des Exèdres qui représente Daphné poursuivie par Apollon.