Chaque année depuis la création des Journées européennes du patrimoine (JEP) en 1984, à l’initiative de Jack Lang, alors ministre de la Culture de François Mitterrand, la France célèbre son riche patrimoine. Plus de 16 000 lieux ont ouvert au public sur l’ensemble du territoire lors de l’édition 2023, qui s’est tenue les 16 et 17 septembre.
En ouverture de cette 40e édition, le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer et le ministère de la Culture ont rappelé les mesures annoncées par Emmanuel Macron le 5 juin 2023 au Mont-Saint-Michel en faveur du patrimoine religieux en France. Un patrimoine dont l’entretien et la conservation incombent principalement aux communes. Or, nombre d’entre elles ne peuvent supporter seules la charge des travaux.
L’État estime que sur 50 000 édifices de cultes, près de 500 seraient en péril et 2 500 dans un état préoccupant. Il y a urgence. « Car l’argent va aux gros et aux riches », pour reprendre les termes de Michel Guerrin dans sa chronique du Monde daté du 16 septembre, rappelant que « quelque 840 millions d’euros ont afflué au chevet de Notre-Dame, dévastée par l’incendie de 2019 – essentiellement des dons privés ».
Le président de la République avait annoncé le lancement d’une campagne de protection au titre des monuments historiques d’édifices cultuels publics ou privés, en mettant l’accent sur ceux situés dans les petites communes et construits aux XIXe et XXe siècles. Objectif : rendre ces monuments éligibles à des subventions du ministère de la Culture, qui participera ainsi au financement des travaux de restauration.
La rénovation du patrimoine religieux propriété des collectivités dans les communes rurales pourra bénéficier de la mobilisation par les préfets des crédits de soutien à l’investissement local, notamment ceux de la dotation d’équipement des territoires ruraux.
Le gouvernement a annoncé, le 15 septembre, le lancement d’une collecte nationale avec la Fondation du patrimoine… sur le modèle de celle réalisée pour la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Pour les dons jusqu’à 1 000 euros par an, l’État accorde exceptionnellement une déduction fiscale relevée à 75 % jusqu’à fin 2025. Cette collecte permettra de lever des dons pour financer les travaux de restauration et de sécurité incendie des édifices religieux des communes de moins de 10 000 habitants en métropole et moins de 20 000 en Outre-mer.
En outre, 10 % du montant de la collecte seront dédiés au soutien aux études et à l’ingénierie afin d’aider les communes à lancer les chantiers. L’Agence nationale de la cohésion des territoires met des chefs de projets à disposition des communes dans le cadre du programme « Villages d’avenir ». Les initiatives d’« usages compatibles » seront valorisées (activités culturelles ou sociales), dès lors qu’elles respectent l’histoire des édifices et restent compatibles avec l’activité cultuelle.
La participation à cette collecte nationale s’effectue via le site de la Fondation du patrimoine.