Sept ans, l’âge de raison ? L’âge de la maturité pour artmonte-carlo, de toute évidence. En sept éditions, le Salon d’art contemporain dirigé par Thomas Hug, déjà aux manettes d’artgenève, a souvent changé de dates (elle avait lieu jadis tout début mai) et bougé au sein du Grimaldi Forum qui l’accueille. Mais il a réussi son pari : s’ancrer durablement sur le Rocher avec une offre qualitative bien supérieure à ce que l’on pourrait attendre d’un événement estival dans un cadre dédié à l’art de vivre comme Monaco. Cette fois, le rendez-vous semble être le bon. Non plus autour du 14 juillet, comme en 2022, mais la semaine précédente. « Nous avons fignolé la date, qui coïncide avec l’ouverture de la grande exposition Claude Monet dans les mêmes murs du Grimaldi Forum. Il y aura aussi plus de monde sur place, en principauté, avec le public local qui ne devrait pas encore être parti en vacances, complété par des visiteurs venus d’ailleurs », confie Thomas Hug. Un public très international, en résidence ou de passage à Monaco – ou ayant une propriété sur la Riviera… Les galeries ont bien compris l’intérêt de participer à cette Foire au riche potentiel et « à taille humaine, presque une boutique fair », souligne Thomas Hug.
Le niveau monte encore d’un cran avec l’arrivée cette année des galeries LGDR (colosse codirigé par Dominique Lévy) implantée à Paris, Londres, New York et Hong Kong ; Magnin-A (Paris) ; Vedovi (Bruxelles); Van de Weghe (New York); ou Christine König (Vienne). Elles rejoignent les fidèles comme Esther Schipper basée à Berlin et Paris; Almine Rech établie à Paris, Londres, Bruxelles et qui vient d’annoncer l’ouverture d’un bureau à Monaco; Nathalie Obadia (Paris, Bruxelles); Hauser & Wirth (qui, entre autres adresses partout dans le monde, dispose d’un impressionnant espace en sous-sol sur le Rocher); Franco Noero, de Turin… Avec les françaises 193 Gallery, Air de Paris, HdM, Laurent Godin, Mennour, Perrotin, Eva Meyer, Pietro Spartà; les suisses Sébastien Bertrand, Xippas, Hoffmann Maler Wallenberg; les italiennes Cortesi, Poggiali; les londoniennes Bastian, Richard Saltoun, Robilant+Voena, Marlborough, White Cube ou Wizard; la new-yorkaise Bienvenu Steinberg & J; les monégasques Retelet, Ward Moretti, Opera; ainsi que Lito Éditions. Soit 35 exposants, un nombre qui n’évolue pas en raison des contraintes des lieux.
UNE SEMAINE D’ÉMULATION
L’avenir s’annonce ensoleillé pour artmonte-carlo. La grande exposition d’été occupant la majeure partie de l’espace du Grimaldi Forum, artmonte-carlo ne peut proposer que des stands de peu ou prou 40 m2 aux galeries. Les choses changeront à l’horizon 2025 quand l’agrandissement de ce centre d’expositions et de congrès aura pris fin et que sa surface sera multipliée par deux. « Nous espérons pouvoir doubler la Foire ou au moins la faire grossir d’un tiers en accueillant aussi plus de jeunes galeries », conclut Thomas Hug.
Malgré sa petite taille – compensée par un niveau très homogène –, artmonte-carlo est indéniablement le moteur de la semaine de l’art estivale de Monaco, hub international particulièrement bien fréquenté. La Foire s’étend en effet sur l’esplanade du Grimaldi Forum, avec une sélection de sculptures. Elle s’insère aussi dans la Monaco Art Week, organisée séparément et qui regroupe une dizaine de professionnels en principauté, invitant les visiteurs à butiner au fil d’un parcours dans différents quartiers. Les maisons de ventes ne sont pas en reste, Artcurial en particulier, qui propose également d’arpenter la principauté pour admirer les sculptures qui seront ensuite mises en vente…
Du côté des expositions institutionnelles, il sera aisé d’aller visiter le blockbuster « Monet en pleine lumière », logée dans le même bâtiment que la Foire. Et si l’on traverse la rue, au Nouveau Musée national de Monaco (NMNM), Villa Sauber, un accrochage est consacré aux photographies de Mauro Restiffe sur les peintures murales de Jean Cocteau à la villa Santo Sospir (à Saint-Jean-Cap-Ferrat) que l’artiste habita dans les années 1950. Les amateurs de George Condo doivent quant à eux se rendre sur les hauteurs, à la Villa Paloma, autre site du NMNM, qui accueille tout l’été « George Condo. Humanoïdes ». Le Rocher abrite en effet d’importantes collections privées, riches en œuvres de l’artiste américain… Grâce au Prix J.P. Journe, principal sponsor de la manifestation, une œuvre exposée à la Foire rejoindra les collections du NMNM. Rien n’empêche enfin de faire halte à Monaco sur la route d’une des nombreuses fondations de la région, parmi lesquelles la Fondation Maeght, à Saint-Paul-de-Vence, qui consacre une grande exposition au Canadien Jean Paul Riopelle.
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artmonte-carlo, 8-9 juillet 2023, Grimaldi Forum, 10, avenue Princesse-Grace, 98000 Monaco.