Adel Abdessemed, Jam Proximus Ardet, la dernière vidéo, 2021. Galleria Continua, San Gimignano
Cette immense vidéo est projetée à l’entrée d’Unlimited. D’abord au loin, un bateau en feu approche peu à peu. À la proue se dresse Adel Abdessemed, les bras croisés. Comme dans d’autres œuvres précédentes, l’artiste se met littéralement en danger pour dénoncer les tragédies qui se répètent encore et encore en Méditerranée.
Yinka Shonibare CBE RA, The African Library, 2018. Goodman Gallery, Johannesburg
Cet alignement de livres soigneusement rangés dans des bibliothèques, dont les couvertures sont recouvertes du tissu wax régulièrement convoqué par l’artiste, rend hommage aux personnes qui ont joué un rôle crucial au sein des mouvements d’indépendance en Afrique.
Thanasis Totsikas, Nestor’s Ancestry, 1994/95-2022. Rodeo, Londres
L’artiste grec Thanasis Totsikas réactive une pièce sonore initialement réalisée pour l’amphithéâtre antique d’Argos, des souffleries artisanales produisant des sons changeants en activant tour à tour des tuyaux montés sur une structure circulaire. Un son primordial qui semble issu de la nuit des temps.
Guillaume Bijl, Matratzentraum, 2003-2023. Nagel Draxler, Berlin / avec Meredith Rosen, New York
De la foire d’art au centre commercial il n’y a qu’un pas, semble affirmer l’artiste belge Guillaume Bijl avec son magasin de matelas plus vrai que nature. Il invite aussi après un épuisant tour de la foire à venir s’allonger quelques instants pour reprendre des forces. Et nous rappelle que pour succomber aux œuvres présentées dans le salon, un bon matelas de billets n’est pas inutile. Ici, il faudra quand même 250 000 dollars.
François Morellet et Tadashi Kawamata, Pier and Ocean, 2014. Mennour, Paris
Les bateaux et l’océan sont très présents cette année sur Unlimited. Dans cette pièce née d’une collaboration, Tadashi Kawamata a conçu un ponton en bois pour s’aventurer dans une mer de néons resplendissants dans une atmosphère bleue. Un hommage de Morellet à la série éponyme de Mondrian datant de 1914.
Roni Horn, Doubt by Water, 2003-2008. Galerie Hauser & Wirth, Zurich
Composée de trente panneaux recto verso, soit soixante images, cette installation autour de la dualité, de la jeunesse et de l’eau a été composée par l’artiste américaine elle-même pour la foire, mais l’acheteur pourra disposer les pièces à sa guise. Prévoyez 750 000 dollars, en édition de 4.
Brigitte Kowanz, Light Steps, 1990. Galerie Krinzinger, Vienne
Disparue en 2022, l’artiste autrichienne, qui a représenté son pays à la Biennale de Venise en 2017, est une pionnière du travail sur la lumière dans l’espace. Pour 250 000 euros (hors taxes), elle invite ici avec poésie à gravir les échelons lumineux… vers quel autre univers ?
Jean-Marie Appriou, Horizons, 2023. Clearing, New York / MassimoDeCarlo, Milan / Jan Kaps, Cologne / Perrotin, Paris / Eva Presenhuber, Zurich
Il y a les vivants, les morts, et ceux qui prennent la mer… L’artiste français a visiblement pensé à cette sentence attribuée à Aristote. Navire ou vaisseau spatial, sa nef en aluminium invite au voyage au propre comme au figuré, et pourquoi pas à se dépasser. Le prix : entre 500 000 et 1 million d’euros.
Augustas Serapinas, Čiurlionis Gym, 2023. Tschudi, Zuoz / Apalazzo, Brescia
Pour cette installation, plusieurs jeunes gens (dont l’artiste lui-même !) pratiqueront des exercices sportifs tout au long de la foire. Les poids étant remplacés par des plâtres d’après des sculptures antiques, une action répétitive comparable, selon Augustas Serapinas, aux copies réalisées pendant ses études artistiques à l’école d’art Čiurlionis, dont le nom se réfère à l’artiste et compositeur Mikalojus Konstantinas Čiurlionis, présenté dans l’exposition « Le symbolisme dans les Pays baltes » au musée d’Orsay en 2018. Prévoir 140 000 euros.
Yu Hong, The Ship of Fools, 2021. Lisson, Londres
Impressionnante par ses dimensions, 9 mètres de long, cette œuvre est signée « d’une des rares femmes peintres chinoises en activité », selon la galerie, qui en demande 980 000 dollars, ciblant « une institution par exemple asiatique ». Née en 1966, elle représente ici des rescapés de l’humanité s’accrochant à un bateau au milieu de glaciers et de vagues menaçantes, allusion claire aux conséquences des dégâts environnementaux…