Exit Eurantica Brussels, en perte de vitesse, organisé auparavant en mars, mais aussi Twenty, foire centrée sur le XXe siècle, dont le galop d’essai en mai 2022 n’a pas été probant. Place à Antica Brussels, salon d’antiquaires qui s’est tenu fin avril dans la capitale belge. Grâce à un jeu de chaises musicales, une place s’est libérée à Tour & Taxis, la foire d’art contemporain concomitante Art Brussels ayant migré à Brussels Expo. Tout comme la Brafa en janvier, elle n’avait plus assez d’espace à Tour & Taxis, dont la surface disponible a été réduite. Mais elle a suffi aux 72 exposants qui ont répondu présents pour cette édition inaugurale d’Antica Brussels.
« Antica Brussels répond à une demande de nos exposants d’Antica Namur, qui bénéficie d’une ancienneté de 45 ans dans cette ville, confie la Diane Kervyn, directrice d’Antica Namur et senior consultant pour Antica Brussels. L’idée était d’ouvrir la saison d’automne avec Antica Namur, et avec Antica Brussels, de proposer une dernière foire d’antiquités avant la clôture des événements en été, quand les gens ont plus envie d’être dehors et moins d’être dans un salon. Les marchands ont besoin des foires ». Et d’ajouter : « le timing est bon, avant les vacances des Wallons et des Flamands ». De fait, alors qu’Antica Namur se concentre sur une clientèle wallonne, Antica Brussels a attiré non seulement les fidèles clients de Namur résidant dans la capitale, mais aussi une fraction de visiteurs flamands…
Peu d’événements en Europe continuent de défendre les antiquités et notamment le mobilier. Antica Brussels s’enorgueillit à juste titre de rassembler peintures, cabinets de curiosité, céramique, vaisselle, meubles, comme un salon d’antiquités d’autrefois mais avec une touche moderne… Trônant en face de l’entrée, la galerie de Potter d’Indoye (Melle) exposait ainsi du mobilier Empire. Arts d’Australie (Paris), l’art aborigène. Jan Muller (Gand), la peinture flamande. Lancz (Bruxelles) exposait les classiques de l’art moderne belge comme Spilliaert. Parmi les plus beaux stands figurait celui de la galerie Ary Jan (Paris) venue avec des petits trésors comme La Femme bleue de Marcel Delmotte (1960) ou de délicates vues de Bretagne par Ernest Guérin datant de la première moitié du XXe siècle. Chez Gothsland (Barcelone), une autre femme bleutée affichée à 80 000 euros hypnotisait les visiteurs : une version très moderne de Suzanne et les vieillards par le Cubain Federico Beltran Masses datant de 1918 environ. Le peintre a fait le portrait de stars d’Hollywood comme Charlie Chaplin, Joan Crawford, Rudolph Valentino… « Nous avons vu plus de clients flamands qu’à Namur », confirmait la galerie Patrick Derom (Bruxelles), qui s’est délestée d’œuvres de Pol Jury ou Christo. De nombreux points rouges coloraient les stands, signe d’un certain succès commercial.
Toutefois, reste à améliorer la visibilité du salon et sa signalétique au sein du complexe de Tour & Taxis. Et à encore renforcer le niveau des marchands, à le rendre un peu plus international aussi. « Notre but est de grandir doucement pour arriver à une centaine d’exposants [comme Antica Namur, ndlr] dans les deux ans à venir, tout en restant à dimension humaine », conclut Diane Kervyn.