C’est la dernière en date des fondations privées établies à Bruxelles. Inaugurée fin mars à Ixelles, elle se compose d’un vaste hôtel de maître et de ses dépendances qui accueillent des expositions et, dans un deuxième temps, des résidences d’artistes. Selon son initiateur, l’ingénieur de formation Thomas de Wouters, la « Fondation ne se veut ni galerie, ni musée, mais un lieu de rencontre et de création, de va-et-vient où les artistes viennent et passent ». Le premier d’entre eux est le Belge Stephan Balleux (né en 1974), qui a pris possession des lieux en mettant en abîme son imposante cage d’escalier, autour de laquelle s’articulent les pièces. Pratiquant à la fois la peinture, le dessin, la sculpture et la vidéo, ce créateur pluridisciplinaire convoque d’innombrables sources et supports. Son exposition « Artificialia » porte bien son nom, proposant de fausses peintures abstraites, des distorsions et un étonnant hommage à Charlotte Rampling, à laquelle l’artiste consacre quatre toiles la montrant entourée d’oiseaux aujourd’hui disparus, qu’il considère comme « l’expression contradictoire d’un sentiment féerique et dramatique ». Le lieu vaut aussi pour son toit-terrasse surplombé d’un cube en verre suspendu dans le vide, entre deux immeubles adjacents. Une prouesse architecturale qui garantit des vues époustouflantes.
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« Artificiala. Stephan Balleux », 29 mars-1er juillet 2023, Fondation blan, 26 boulevard Général-Jacques, 1050 Bruxelles.