Né le 29 avril 1958 à Naples, où il a été formé à l’École des beaux-arts, l’artiste italien est décédé le 13 mars 2023, à l’âge de 64 ans. Remarqué par le critique d’art Achille Bonito Oliva, ce dernier le montre en 1985 dans l’exposition collective « Evacuare Napoli : l’ultima generazione » à l’Institut français de Naples. Après son installation à Paris, puis dans l’Yonne, il développe une pratique de la sculpture, à mi-chemin entre l’arte povera et le minimalisme américain, tendance rabelaisienne. Sa participation en 1999 à la 48e Biennale de Venise, dont le commissaire était Harald Szeemann, le place sous le feu des projecteurs. S’en suivront des expositions institutionnelles et en galerie, notamment, à Paris, chez Georges-Philippe et Nathalie Vallois. Particulièrement truculentes, ses vidéos burlesques, dans lesquelles il se met en scène, s’intitulent Nomadisme glouton et boulimique ou Romantique nocturne et mélodique.
« Le mage Lucariello, faisant l’économie d’une théorie ou d’une initiation, se lance de manière sauvage dans une alchimie du quotidien. Bouts de tissus, outils de jardin, ustensiles de cuisine ou, ailleurs, charcuteries diverses, sont arbitrairement envisagés comme autant de pentacles magiques », écrit Jean-Yves Jouannais, expert ès idiotie - « intelligence supérieure du poétique », pour reprendre sa réjouissante définition - dans le catalogue Saverio Lucariello (Images En Manoeuvres Éditions, Marseille, 2000). Le critique exposa le facétieux mage et alchimiste transalpin, dès 1995, dans son « Histoire de l’infamie », à Venise.